Hausse inquiétante des méningites à méningocoque à l’approche des JO

Un collectif de chercheurs et de patients alerte sur l’augmentation des infections invasives à méningocoques, en France. Il appelle le gouvernement à renforcer les actions de vaccination contre ces infections, dont la propagation pourrait être favorisée, cette année, par les Jeux olympiques et paralympiques.

Dans une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, le collectif « MéninGO ! », qui réunit des professionnels de santé ainsi que des associations de patients engagés dans la lutte contre les infections invasives à méningocoques, a alerté le gouvernement sur leur augmentation au sein de l’Hexagone.

En effet, « selon le Centre national de référence des méningocoques (Institut Pasteur), 421 cas ont été répertoriés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36 % par rapport à 2019, alors même que le pic hivernal n’avait pas encore eu lieu », affirme le collectif. Une hausse qui pourrait s’amplifier dans les mois à venir lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 : « les grands rassemblements sont propices aux contaminations de manière générale et à la propagation des infections invasives à méningocoques en particulier », déclarent les signataires.

Ils indiquent aussi que la majorité des nouveaux cas déclarés sont liés aux sérogroupes W et Y, contre lesquels il n’y a pas de recommandation vaccinale en vigueur auprès de la population générale. Par ailleurs, la part des cas liés au sérogroupe B continue à être importante, avec une recommandation vaccinale limitée aux nourrissons. Or la vaccination contre les sérogroupes C et B a prouvé son efficacité en réduisant l'incidence et le nombre des méningites à méningocoques au sein des tranches d’âges concernées, assurent les chercheurs, citant en exemple plusieurs pays européens (Belgique, Espagne, Grèce, Italie…) qui ont élargi leur programme de vaccination.

Pour cette raison, le collectif dit attendre des pouvoirs publics « une réponse à la hauteur des risques que font peser à tous les âges de la vie les infections invasives à méningocoques », et demande un rendez-vous « afin d’échanger autour des actions qui permettront de renforcer la sensibilisation à la prévention vaccinale face à cette urgence de santé publique ». Un sujet dont s’est récemment saisie la Haute Autorité de santé (HAS), qui a lancé une révision de la stratégie vaccinale contre les infections invasives à méningocoque des sérogroupes A, C, W, Y et B, et dont les recommandations finales devraient être publiées en mars.