Le Quotidien du pharmacien.- Quel est l’impact de l’accélération de la campagne vaccinale sur les entreprises de la répartition ?
Hubert Olivier.- Depuis le début de la vaccination contre le Covid-19, la mobilisation des grossistes-répartiteurs est totale avec trois grandes caractéristiques : efficacité, réactivité et adaptation. Nous recevons les vaccins par boîte de 10 flacons, dont nous assurons le stockage à -20 °C. Nous les déconditionnons et les reconditionnons, puis nous éditons une nouvelle date de péremption avant de les livrer à une température comprise entre 2 °C et 8 °C. Nous avons ainsi déjà fourni 35 millions de doses, tous vaccins confondus, aux 18 000 pharmacies qui vaccinent. Depuis trois semaines, avec les annonces du ministre de la Santé concernant l’élargissement du rappel vaccinal, l’accélération est nette. Alors que nous avons livré 1,4 million de doses il y a deux semaines, puis 3,2 millions la semaine dernière, ce sont 3,9 millions de doses que nous acheminerons cette semaine.
Les pharmaciens demandent aux autorités de raccourcir le délai, actuellement d’une dizaine de jours, entre la commande et la livraison. Est-ce logistiquement possible ?
Les pharmaciens expriment leurs besoins et ceux des autres vaccinateurs en ville les lundi et mardi, Santé publique France consolide les fichiers le mercredi et les transmet à la CSRP le jeudi, qui les transforme en fichiers par grossiste-répartiteur afin de regrouper les pharmacies selon les établissements de répartition. Santé publique France reçoit ces fichiers le vendredi et les transfère aux fabricants qui vont remettre les doses de vaccins aux dépositaires les lundi et mardi. Les grossistes-répartiteurs les reçoivent le mercredi et les livrent le jeudi et le vendredi. Il est peut-être possible de gagner un peu de temps entre la finalisation des fichiers par la CSRP et l’arrivée des produits chez les dépositaires, c’est à étudier avec les autorités, mais pas au niveau des grossistes puisque nous livrons dès le lendemain de la réception des doses.
La répartition livre près de 4 millions de doses vaccinales cette semaine. Vont s’y ajouter prochainement les doses pédiatriques. Y a-t-il une limite qui ne peut être dépassée ?
Non, nous avons la capacité d’absorber une augmentation des commandes grâce à l’organisation mise en place en interne. Des équipes dédiées, spécifiquement formées, sont chargées de réceptionner, déconditionner, reconditionner et réétiqueter avec une nouvelle date de péremption, tout cela sous la supervision du pharmacien responsable. Depuis 10 mois que nous le faisons, il n’y a pas eu une seule erreur, preuve que le système est parfaitement maîtrisé et que la chaîne de distribution du médicament en France est solide. Quant aux vaccins pédiatriques, nous les recevrons la semaine prochaine et nous pourrons les livrer à partir du 23 décembre. Là aussi, il y a un travail d’adaptation car, contrairement aux vaccins adultes qui doivent être stockés à -20 °C mais distribués entre 2° et 8 °C, les vaccins enfants nous seront livrés entre 2 °C et 8 °C. Nous devrons aussi les réétiqueter et éditer une nouvelle date de péremption. Enfin, les flacons n’ont pas le même diamètre que le vaccin adulte, nous avons donc prévu un conditionnement en mousse différent pour garantir un transport sans à-coup. La répartition fait du sur-mesure !
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