Inhalation de protoxyde d'azote : comment enrayer le phénomène ?

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Publié le 09/07/2020

Auteure d'un rapport sur l'inhalation de protoxyde d'azote, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) alerte sur les atteintes neurologiques que peut occasionner ce gaz et plaide pour un renforcement de la réglementation.

C'est un phénomène qui semble devenir de plus en plus populaire, année après année. Inhaler du « gaz hilarant » pour se sentir euphorique l'espace de quelques secondes peut pourtant occasionner de graves lésions sur le plan neurologique ou neuromusculaire. Selon les chiffres des centres antipoison (CAP), 66 intoxications au protoxyde d'azote ont été signalées entre 2017 et 2019, chiffre qui se situe certainement bien en deçà de la réalité. Dans près des deux tiers des signalements reçus, des troubles tels que des paresthésies, des tremblements des extrémités, ou des douleurs musculaires ont été observés. Cinq personnes présentaient même « des symptômes de gravité forte », précise le rapport de l'ANSES, dont « un arrêt cardio-respiratoire » et « des épisodes de convulsions conduisant à un coma et des myoclonies ».

L'enquête de l'ANSES met également au jour l'existence d'un usage régulier chez certains adeptes (jusqu'à une centaine de cartouches inhalées par jour) alors que l'on associait jusqu'alors essentiellement la consommation de protoxyde d'azote à des contextes festifs. En outre, le « gaz hilarant » semble séduire principalement des hommes jeunes âgés de 20 à 25 ans plutôt que des mineurs. Alors que des arrêtés municipaux ont récemment été pris dans différentes villes pour proscrire la vente de protoxyde d'azote à ces derniers, l'ANSES estime que d'autres mesures doivent être prises pour freiner ce phénomène qui semble s'être encore amplifié avec le confinement. L'agence appelle ainsi à « réglementer l’accès et l’étiquetage du protoxyde d’azote (utilisé comme gaz de compression pour les siphons à chantilly) pour son usage alimentaire », mais aussi à « améliorer l’information des jeunes consommateurs sur les dangers avérés de l’inhalation de protoxyde d’azote », en s'appuyant notamment sur les professionnels de santé.


Source : lequotidiendupharmacien.fr