La ministre de la Santé s'est montrée réservée quant à la possibilité de classer comme médicament les laits infantiles de 1er âge et les laits spécifiques.
Faut-il classer les laits infantiles parmi les médicaments, pour renforcer le contrôle sanitaire et éviter une nouvelle contamination comme celle des produits Lactalis ? Interrogée sur le sujet devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Lactalis, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est dite réservée quant à cette proposition. Sollicités lors d'une précédente audition de la commission sur cette idée de réserver la vente des laits 1er âge et les laits spécifiques à l’officine en lui donnant un statut de médicament, les syndicats d'officinaux s'y étaient, pour leur part, dits favorables (voir notre article « abonné »).
Sur cette même question, Agnès Buzyn s'est donc montrée moins enjouée que les représentants de la profession pharmaceutique. « Cela mériterait une instruction importante de mes services pour voir les bénéfices et les risques. Les bénéfices en termes de sécurité, évidemment, pour les enfants, mais les risques en termes d'augmentation des prix, de lourdeur des procédures », a-t-elle déclaré. La ministre a souligné que d'une part, « aujourd'hui, le prix est un frein à l'accès pour certaines familles ». D'autre part, « il est vrai que les Restos du cœur distribuent énormément de lait infantile », a-t-elle poursuivi. Si les laits infantiles deviennent des médicaments, une telle distribution via ce type d'association humanitaire ne sera plus possible.
On devrait en savoir plus sur le devenir du statut des laits infantiles à la mi-juillet. En effet, la commission d'enquête parlementaire, qui a maintenant terminé ses auditions, prévoit de rendre son rapport le 27 juin, son examen et son adoption étant prévus pour le 18 juillet.
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