C'est le seul village du Gard situé sur la rive gauche du Rhône, mais la commune de Vallabrègues n'est pas seulement une exception géographique. Ce village provençal et coquet est en effet le dernier à 6 kilomètres à la ronde à disposer d'une pharmacie, d'un médecin généraliste, et d'un cabinet composé de deux infirmières libérales.
Le hic, c'est que cet équilibre menace d'être rompu au 1er juillet, date à laquelle le médecin du village fera valoir ses droits à la retraite. « Il est notre principal prescripteur. C'est compliqué pour nous », reconnaît Sandrine Daumas, pharmacienne adjointe de la titulaire Fabienne Vidal. Mobilisée pour trouver un remplaçant au médecin, la population du village (1 300 habitants) et alentour s'est manifestée comme jamais pour alerter la députée locale et l'ARS. « En cinq jours, nous avons recueilli 802 signatures pour demander de l'aide », explique le maire Jean-Marie Gilles.
Courriers et annonces
Comme de nombreux coins de France, Vallabrègues menace de se transformer en désert médical alors même que la patientèle ne manque pas. « Notre médecin est même contraint de refuser de nouveaux patients », affirme le maire alors que les villages alentour de Boulbon et Saint-Pierre-de-Mézoargues ont vu leurs cabinets médicaux fermer petit à petit. Jusqu'en janvier, la municipalité pensait avoir deux ans pour trouver un remplaçant au généraliste, mais une disposition nouvelle permet finalement au médecin de prendre sa retraite dès juillet 2017 après 35 ans d'exercice dans le seul village de Vallabrègues. « La situation l'attriste lui aussi », promet-on dans le village. Annonces dans les facultés d'Aix-Marseille et Montpellier-Nîmes, courriers à l'étranger… La municipalité s'active avec vigueur pour trouver un remplaçant. Elle promet un logement de fonction au médecin qui choisirait sa commune pour lieu de travail.
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