Infectiologie

Le virus « Alaskapox » fait sa première victime humaine

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Publié le 21/02/2024

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Un homme de la péninsule de Kenai, en Alaska, est mort après avoir été contaminé par le virus Alaskapox. Il s’agit de la première victime de cette maladie qui n’a, jusqu’à présent, comptabilisé que 7 cas depuis sa découverte en 2015.

Détecté initialement en Alaska, d'où il tire son nom, l'Alaskapox, un orthopoxvirus de la même famille que la variole et Mpox (anciennement variole du singe), a enregistré sa première victime à la fin du mois de janvier dans cet État.

Initialement perçu comme un virus relativement inoffensif, infectant principalement des petits mammifères, l’Alaskapox, lors de rares transmissions à l'homme (seulement 7 cas recensés depuis sa découverte le 29 juillet 2015), engendre des lésions cutanées localisées, des douleurs musculaires ou articulaires, ainsi que des inflammations des ganglions lymphatiques.

Selon un communiqué des autorités sanitaires de l’État américain, la victime était un homme immunodéprimé et traité pour un cancer. Il s’est présenté à son médecin traitant à la mi-septembre 2023, après avoir remarqué une papule rouge douloureuse à l’aisselle droite, pour laquelle plusieurs traitements antibiotiques ont été prescrits. Sans succès, puisqu’il fut hospitalisé le 17 novembre 2023 pour une cellulite infectieuse à l'aisselle droite et à l'épaule, révélant ultérieurement une myosite étendue. Malgré un traitement initié après identification de son infection par l’Alaskapox, le patient est décédé fin janvier 2024.

L'une des hypothèses évoquée pour expliquer son infection est la transmission du virus par un chat errant. Néanmoins, la méthode exacte de propagation de l'Alaskapox demeure indéterminée en raison du nombre limité de cas documentés jusqu'à présent.

Faut-il s’inquiéter de voir ce virus répéter un schéma similaire à celui de Mpox, dont la forme a récemment muté au point de devenir transmissible de l’homme à l’homme ? Au regard de l’absence de transmission à l’entourage de la victime, cela semble pour l’instant peu probable. Une étude publiée dans la revue « Infections Diseases Society of America » en 2017 suggère que l’apparition et la croissance de poxvirus de ce genre seraient liées à l'arrêt de la vaccination contre la variole, qui n’est plus obligatoire depuis son éradication en 1980. Si d’autres orthopoxvirus émergent, cette vaccination pourrait alors redevenir nécessaire…


Source : lequotidiendupharmacien.fr