Sous le coup d’une baisse de tarifs inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, les biologistes proposent de substituer à cette mesure pérenne une « taxe Covid », dont ils s'acquitteraient en 2023.
La gestion de l’épidémie, avec quelque 130 millions de tests de dépistage Covid réalisés en laboratoires, a rapporté une manne substantielle aux 4 200 sites d’analyses de biologie médicale qui maillent le territoire. Arguant d’une rentabilité de ces laboratoires qui a bondi de 23 % en 2020, le gouvernement veut désormais mettre à contribution ce secteur et lui imposer une baisse de tarifs de l’ordre de 250 millions d’euros dans le cadre de l’article 27 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSSS) pour 2023.
Cette proposition a suscité une levée de boucliers au sein des réseaux de laboratoires de biologie médicale qui se sentent trahis par les pouvoirs publics, alors même qu’ils sont mobilisés depuis 2020 en première ligne dans la lutte contre la Covid. Les membres de l’association pour le progrès de la biologie médicale (APBM) refusent l’amalgame entre cette situation exceptionnelle et temporaire et leur activité courante. La biologie des usagers ne doit pas être « sacrifiée sur l’autel du « quoi qu’il en coûte » et de la rigueur budgétaire ». Car, comme l’expose Alain Le Meur, porte-parole de l’APBM, une baisse de tarifs pérenne risque de désorganiser le secteur, d'entraîner des fermetures de sites, et de supprimer pour certains patients l’accès à un biologiste en proximité. Voire de freiner l’investissement et l’innovation au sein de ce secteur.
En revanche, la profession se déclare prête à participer à l’effort collectif et à une maîtrise des dépenses liées aux Covid, sous la forme d’une taxe Covid. D’un montant proche de celui envisagé par le gouvernement, elle pourrait être versée en une fois, en 2023.
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