Des établissements privés proposent aux patients des bilans de santé non pris en charge par l'assurance-maladie. Des examens qui, en plus d'être onéreux, peuvent s'avérer contre-productifs, alerte la revue médicale « Prescrire ».
Même s'ils ne présentent aucun symptôme pouvant indiquer la survenance d'une pathologie, des patients décident de réaliser des bilans sanguins, des échographies, des électrocardiogrammes, ou encore des analyses d'urine pour faire le point sur leur état de santé. Si l'assurance-maladie propose des examens de prévention intégralement pris en charge, des établissements privés facturent, eux, ces examens à des prix souvent élevés. Au-delà de l'aspect financier, ces bilans médicaux sont-ils vraiment utiles ? Pour « Prescrire », la réponse est non. La revue spécialisée alerte même sur de potentiels dangers liés à ces examens.
Pour en arriver à cette conclusion, « Prescrire » a épluché les résultats de 19 essais randomisés et de 13 études observationnelles « visant à évaluer les effets des bilans de santé chez des personnes asymptomatiques ». Les essais réalisés chez les moins de 65 ans démontrent notamment qu'il n’y a pas eu « différence statistiquement significative de mortalité entre les groupes avec ou sans bilan de santé ». Si quelques résultats positifs ont tout de même été notés (dans le domaine du repérage et du contrôle de facteurs de risque cardiovasculaire), ces bilans médicaux non pris en charge ne démontrent pas d'intérêt « pour la plupart des personnes », souligne « Prescrire ».
De plus, ces bilans médicaux présentent certains risques : le surdiagnostic et le surtraitement. « De tels bilans de santé exposent à la découverte et au traitement d’affections qui n’auraient entraîné ni symptômes ni décès et aux effets indésirables de ces traitements inutiles », signale « Prescrire ». En conclusion, les auteurs estiment qu'il ne faudrait proposer que les dépistages ayant « une balance bénéfice-risque démontrée favorable pour les patients ».
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