L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dévoile son « plan hivernal 2023-24 » pour lutter contre les pénuries de médicaments. Outre les importations et contingentements pour sécuriser l'approvisionnement, certaines mesures activables pourraient directement impacter les pharmaciens. Au programme : dispensation à l'unité, préparations officinales, ordonnances conditionnelles…
Échaudée par la triple épidémie de l’hiver dernier, l’ANSM présente son plan pour la saison hivernale à venir. Certains médicaments font ainsi l'objet de toutes les attentions : les antibiotiques, en particulier les spécialités à base d’amoxicilline +/- acide clavulanique ; les antipyrétiques tels que le paracétamol ; les corticoïdes administrés par voie orale que sont la prednisone et la prednisolone ; et les médicaments contre l’asthme, à savoir les corticoïdes et bronchodilatateurs administrés par voie inhalée (fluticasone et salbutamol).
L’objectif ? « Anticiper et limiter les tensions sur certains médicaments majeurs de l’hiver et ainsi sécuriser la couverture des besoins pour les patients. » Pour y parvenir, l’ANSM va s’appuyer sur les données épidémiologiques de Santé publique France (suivi du nombre de consultations médicales, de passages aux urgences, d’hospitalisations dans certaines pathologies, etc.), sur ses propres données relatives aux approvisionnements (suivi des stocks et approvisionnements des laboratoires, grossistes-répartiteurs et officines, suivi des ventes en pharmacie), et sur les remontées de terrain des professionnels de santé et des patients.
L’évolution de l’ensemble de ces indicateurs pourra amener l’ANSM à prendre des mesures, que ce soit en important des médicaments initialement destinés à d’autres marchés, en instaurant des contingentements ou « des ajustements du circuit de distribution ». Ou encore en faisant appel aux « préparations magistrales ». Une procédure spécifique mise en place l’an dernier a effet permis à l’ANSM de solliciter la quarantaine de pharmacies spécialisées dans les préparations magistrales pédiatriques et de lever l’obligation de préparation extemporanée. Une mesure prévoit d’ailleurs, dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, de donner un cadre juridique à ces « préparations officinales spéciales » mobilisables en cas de pénurie.
Outre ces « leviers d’approvisionnement », l’agence peut activer des « leviers d’épargne » reposant sur le bon usage des médicaments. Elle peut aussi instaurer des mesures pour limiter la prescription (ordonnance de non-prescription, utilisation de TROD, etc.) et/ou la délivrance, comme la dispensation à l’unité, l'interdiction temporaire de vente en ligne ou encore l'ordonnance de dispensation conditionnelle.
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