« AUJOURD’HUI à Mayenne, on compte 6 pharmacies en centre-ville pour 14 500 habitants. Ce qui, dans une période économiquement difficile, est devenu déraisonnable », avance Nathalie Ruel-Mercier, titulaire dans la commune. D’autant que ces officines sont mal réparties géographiquement par rapport aux besoins de la population et aux cabinets médicaux, dont certains ont disparu (départ à la retraite non remplacé) et d’autres ont été déplacés. C’est à partir de ce constat et pour anticiper les difficultés, que les pharmaciens mayennais ont décidé de mener, ensemble, un projet de mutualisation en accord avec l’ARS.
Une occasion à saisir.
Les officinaux ont saisi l’occasion du projet de création d’un pôle de santé pour mûrir leur idée. « Sur les six pharmacies existantes en centre-ville, l’objectif est d’en transférer trois pour n’en former qu’une à côté du futur pôle de santé. Et de ne conserver en ville que trois officines. Soit, au final, un total de quatre officines à Mayenne, précise Nathalie Ruel-Mercier, devenue porte parole de cette initiative. L’idéal serait que nous soyons prêts en 2017, date à laquelle sera réalisé le pôle de santé (qui réunira généralistes, spécialistes, kinés, podologues, infirmiers, etc.) »
Toutefois, une telle structure n’est pas si aisée à concevoir juridiquement, étant donné qu’une SPFPL ne peut pas détenir plus de 3 officines. La solution sera donc de créer deux SPFPL, chacun des pharmaciens mayennais ayant des titres ou des dividendes dans les quatre officines de la commune. « Pour que le projet soit viable, il fallait que tous les pharmaciens se sentent également investis », commente la titulaire, qui se félicite de pourvoir bientôt « mutualiser les achats, les énergies ». Ce qui signerait une belle réussite dans le monde officinal réputé pour son redoutable esprit de concurrence. « Il faut dire qu’à Mayenne, nous nous sommes toujours bien entendus entre confrères. De longue date, nous nous accordons pour les fermetures lors des vacances d’été : trois pharmacies ferment en juillet, et trois en août ! »
Toutefois, le projet de mutualisation est d’une tout autre ampleur. « Pour le mener à bien, nous procédons étape par étape : après l’aspect juridique (du montage de société) et l’aspect financier, il nous faudra ensuite régler le fonctionnement commun », prévoit Nathalie Ruel-Mercier, qui espère beaucoup de cette initiative qui « donnerait aussi une image positive de la ville, dans un département rural qui souffre de la désertification médicale ».
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