La Commission européenne envisage de ne pas renouveler l'an prochain les contrats d'approvisionnement en vaccins Covid-19 passés avec AstraZeneca et Janssen (Johnson & Johnson).
Une source provenant du ministère italien de la Santé a en effet indiqué au journal italien « La Stampa » que les contrats en cours avec les deux laboratoires « ne seront pas renouvelés à leur expiration ». Cette décision aurait été prise « en accord avec les dirigeants de nombreux pays européens ». Les retards de livraison et les cas d'effets secondaires graves observés ces dernières semaines avec ces deux vaccins à adénovirus auraient convaincu la Commission européenne de privilégier les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna).
Dans un courrier adressé à AstraZeneca le 19 mars, Bruxelles avait accusé le laboratoire de « ne pas avoir respecté, et de continuer de ne pas respecter, ses obligations contractuelles de production et de livraison de 300 millions de doses pour l'Europe ». Fin mars, l'UE n'avait en effet reçu que 30 millions de doses du vaccin AstraZeneca alors qu'elle en attendait 120 millions à cette date. « Manifestement, AstraZeneca n'a pas honoré ses engagements et, d'une certaine manière, ils se moquent de nous, les Européens », déplorait ainsi le secrétaire d'État chargé des affaires européennes français, Clément Beaune, le 11 avril sur le plateau du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ».
Si les relations entre l'Europe et AstraZeneca sont particulièrement tendues, des difficultés ont également été rencontrées avec Johnson & Johnson (dont Janssen est une filiale européenne) qui avait annoncé des retards de livraison pour le 2e trimestre avant même l'arrivée des premières doses en Europe ce mois-ci. C'était également avant que J&J n'annonce son intention de « retarder le déploiement » de son vaccin sur le Vieux Continent, le 13 avril, dans la foulée des annonces de l'Agence américaine du médicament. La FDA a en effet recommandé hier de suspendre provisoirement l'utilisation de ce vaccin aux États-Unis, le temps d'enquêter sur six cas graves de thromboses cérébrales chez des patientes âgées de 18 à 48 ans qui avaient reçu une injection de ce vaccin unidose.
Reste à savoir maintenant si les intentions prêtées à la Commission européenne seront réellement suivies d'effet ou si Bruxelles cherche avant tout à intimider les deux laboratoires concernés.
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