C’est principalement sous le spectre des économies que la santé s’est invitée dans la course à l’élection présidentielle. Maîtrise des dépenses de santé, tout d’abord, avec un certain nombre de candidats qui, de gauche à droite, renouent avec l’idée de la vente à l’unité des médicaments. Réduction des coûts pour les assurés, ensuite, avec un reste à charge zéro pour l’optique et le dentaire, prôné par plusieurs candidats, dont un certain Emmanuel Macron.
Un pharmacien acteur de prévention
La santé ferait-elle consensus au sein de la classe politique ? Les candidats se gardent bien en effet de prendre des positions trop tranchées sur le fond. Aucune remise en cause du monopole officinal, pas davantage d’évocations des chaînes de pharmacies ou d’autres sujets qui fâchent la profession.
Sur toile de fond dédiée à la désertification médicale, le rôle du pharmacien acteur de prévention, notamment par la vaccination, est évoqué plus à plusieurs reprises, et ce quelle que soit la place du candidat sur l’échiquier politique.
Une fois élu, alors que se poursuivent ou débutent plusieurs négociations conventionnelles avec les pharmaciens et d'autres professionnels de santé, le président Macron ne semble pas renoncer à ses promesses de campagne. Il se réserve toutefois davantage de temps pour mettre en œuvre le reste à charge zéro et revient également sur la généralisation immédiate du tiers payant telle qu'elle avait été prévue à la loi de Santé 2016. Il revient à sa ministre de la Santé, Agnès Buzyn, hématologue, de gérer ces dossiers brûlants, alors que la grogne de certains professionnels de santé, comme les dentistes, se poursuit.
Côté pharmaciens, alors que l’avenant 11 signé au cours de l’été par l’USPO entérine la position du pharmacien acteur de santé, la vaccination expérimentée dans les officines de deux régions est saluée par la ministre Agnès Buzyn, qui se dit très attachée au maillage des pharmacies. En effet, dans une interview exclusive au « Quotidien du pharmacien », elle estime que « les pharmaciens ont toute leur place dans la stratégie nationale de santé, notamment dans le volet prévention ».
Six députés pharmaciens
À l’issue du deuxième tour des élections législatives du 18 juin, six pharmaciens d’officine représentent désormais les citoyens mais aussi la profession, dans l’hémicycle. Alors que Gérard Cherpion, candidat Les Républicains (LR) dans la 2e circonscription des Vosges, est reconduit avec 55,41 % des voix, et Hélène Vainqueur-Christophe (Parti socialiste), est réélue dans la 4e circonscription de la Guadeloupe avec 61,61 % des suffrages, quatre autres confrères font leur entrée au palais Bourbon. Bertrand Bouyx, pharmacien adjoint à Bayeux (Calvados), est élu député de la 5e circonscription du Calvados sous l’étiquette La République en Marche ! (LREM). Également candidat LREM, Yannick Haury (Modem), maire de Saint-Brévin, titulaire jusqu’en 2005 et actuellement pharmacien des Sapeurs pompiers, siégera lui aussi dans le groupe de la majorité présidentielle.
Deux femmes, quant à elles toutes deux membres du groupe parlementaire Les Républicains, Josiane Corneloup, titulaire à Saint-Bonnet-de-Joux, et Agnès Firmin-Le Bodo, titulaire au Havre, sont respectivement élues députées de la 2e circonscription de Saône-et-Loire et de la 7e circonscription de Seine-Maritime. Maire adjointe au Havre, Agnès Firmin-Le Bodo était, du reste, soutenue par le Premier ministre Édouard Philippe.
Avec cette nouvelle législature, trois figures de la pharmacie font leurs adieux à l'hémicycle. Michel Heinrich, député des Vosges de 2002 à 2017, et Jean-Pierre Barbier, député de l’Isère depuis 2012, ne se représentaient pas.
Quant à Catherine Lemorton, députée socialiste de Haute-Garonne depuis 2007 et présidente de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale durant le quinquennat de François Hollande, elle n’a pas été réélue, à l’instar de nombreux candidats socialistes.
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