Au global les chiffres sont encourageants. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) constate que 10 000 médecins de plus exercent en France depuis 2012, soit une augmentation de 4,5 % à 226 000 médecins*. Mais ce sont surtout les spécialistes et les hospitaliers qui voient leur population augmenter. Les généralistes stagnent à un effectif de 103 000 (+0,7 %), tandis que les spécialistes progressent de 7,8 % à 124 000 ; les libéraux n’évoluent pas davantage (+0,04 %) alors que les salariés augmentent de 11,1 %.
La moyenne d’âge des médecins actifs est assez élevée, à 51,2 ans, car « les générations actuellement proches de la retraite sont issues des numerus clausus élevés des années 1970 », souligne la DREES. Les femmes représentent 46 % de la profession. Un ensemble de données chiffrées qui diffèrent des dernières présentations de la démographie médicale réalisées par le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM). La DREES explique en effet qu’elle comptabilise tous les médecins ayant déclaré au moins une activité en France au CNOM, ce qui inclut les remplaçants et les médecins cumulant emploi et retraite. De son côté, le CNOM ne prend en compte que les médecins ayant une activité régulière et, selon cette base de calcul, constate une baisse du nombre de médecins généralistes.
Près de 6 millions de patients en zone sous-dense
Néanmoins, cette étude révèle que 8,6 % de la population, soit près de 5,7 millions de personnes, résidaient en 2016 dans une commune sous-dense en médecins généralistes. Au total, 9 142 communes sont en situation de sous-densité, elles sont inégalement réparties sur le territoire mais touchent surtout les Antilles-Guyane, la Corse, le Centre-Val de Loire, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Ile-de-France. L’analyse menée sur la densité de médecins généralistes dévoile des inégalités « entre départements inchangées depuis les années 1980 ». La DREES note cependant qu’en 2016, « 98 % de la population accède à un médecin généraliste en moins de 10 minutes ». Pour avoir une idée précise de l’accès géographique aux soins, l’étude a utilisé l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) qui tient compte de la disponibilité de l’offre, des besoins de soins et des déplacements de la population. Ainsi, l’accessibilité moyenne aux médecins généralistes en 2016 est de 4,1 consultations par an et par habitant. Elle ajoute que « les 10 % des personnes les mieux loties ont une accessibilité égale à 5,7 consultations par an et par habitant, tandis que les 10 % de personnes les moins bien loties ont accès à 2,7 consultations par an et par habitant ». Ce qui placerait « les généralistes au même niveau que les pharmacies dont l’installation est pourtant régulée », remarque la DREES.
* Chiffres issus du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS).
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