La transmission des virus entériques se fait essentiellement par voie digestive, avec une infectivité élevée (10 à 100 particules virales ingérées suffisent à provoquer l’infection) : il peut d’agir d’une transmission directe, de personne à personne, ou d’une transmission indirecte, par ingestion. Le risque de contamination résulte de trois facteurs : la concentration des virus dans les selles, la durée d’excrétion virale et la rémanence du pouvoir infectieux du virus hors d’un organisme vivant.
Transmission.
Les GEA virales diffusent avant tout de façon interhumaine : d’innombrables épidémies sont rapportées dans les collectivités (hôpitaux, maisons de retraite, écoles, centres de vacances, hôtels, paquebots, etc.), la transmission par les mains souillées du personnel jouant dans ce contexte un rôle important.
Si cette transmission représente le principal des facteurs de risque d’acquisition de GEA, les virus incriminés (en particulier les calicivirus) peuvent également se transmettre par voie alimentaire (ingestion d’eau ou d’aliments crus ou peu cuits) : les produits sont contaminés soit dès la production par contact avec des eaux souillées par des déjections (huîtres, fruits et légumes, etc.) soit plus, en aval dans la chaîne, lors de la manipulation par une personne porteuse du virus. Ce mode de transmission explique d’importantes épidémies.
Les virus peuvent aussi être transmis par contact avec une surface contaminée ou même par voie respiratoire (la présence de calicivirus dans les aérosols libérés lors des vomissements des sujets malades est attestée).
Réplication.
Les virus provoquant des GEA infectent essentiellement l’intestin où ils se multiplient. Ils sont excrétés dans les selles des sujets infectés (malades ou porteurs sains). L’excrétion fécale des rotavirus persiste environ 4 jours après que les signes cliniques d’infection aient disparu ; cette durée peut être considérablement accrue : jusqu’à un mois, chez un sujet immunodéprimé.
Persistance environnementale.
Les virus à l’origine des GEA demeurent actifs pendant plusieurs semaines dans le milieu extérieur - ce qui contribue à expliquer l’ampleur des épidémies -. Étant particulièrement résistants aux agents de désinfection (chlore, ozone, rayonnement UV), il n’est pas surprenant que les rejets de station d’épuration déversent dans l’environnement des quantités importantes de particules virales dont le pouvoir infectieux est certes réduit mais qui peuvent toutefois polluer les eaux et les aliments : les végétaux peuvent être contaminés par apport de fertilisants d’origine humaine ou par de l’eau d’irrigation alors que des coquillages élevés dans un milieu pollué concentreront les virus, d’où risque sanitaire lorsqu’ils sont consommés crus ou peu cuits.
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