Pour fédérer les forces vives autour d’une offre de soins en territoires sous-dotés, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a invité le 6 février une trentaine de syndicats de professions de santé à ratifier une charte, symbole de leur adhésion au plan d’accès aux soins, lancé en octobre dernier. Parmi ces représentants, les deux syndicats représentatifs des pharmaciens.
Un geste avant tout symbolique. Dans une charte commune, les acteurs de santé se sont engagés à se mobiliser pour adopter les diverses solutions mises en œuvre par le gouvernement pour garantir une égalité d'accès aux soins.
La majorité de ces mesures favorisent la présence de médecins dans les zones sous-dotées, par diverses incitations. Toutefois, comme l'a souligné Agnès Buzyn, ministre de la Santé, « il serait illusoire de concentrer les efforts sur la seule question de l’installation des professionnels de santé ».
Un message que ne peuvent qu'approuver les syndicats de pharmaciens. Ils ont, du reste, tenu, comme le rappelle Jocelyne Wittevrongel, vice-présidente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), à entériner le statut du pharmacien au sein du document. « Nous étions dans l'impossibilité de décliner la charte destinée aux médecins concernant la désertification. Nous avons ainsi obtenu de faire préciser sur deux points la particularité de notre profession, à savoir les zonages, une spécificité inscrite dans l'ordonnance réseau dont le décret sera bientôt publié, et la liberté d'installation que nous n'avons pas, nous pharmaciens », indique-t-elle. Jocelyne Wittevrongel se félicite de cette charte qui, « pour la première fois, ancre la volonté de tous les acteurs, y compris les élus locaux et les représentants des patients, de travailler ensemble au service du patient ». Elle estime qu'il était comme une évidence que les pharmaciens, « au cœur du travail de terrain, à la recherche de solutions, soient signataires de cette charte ».
Une légitimité que revendique également Gilles Bonnefond. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) souligne le rôle des pharmaciens, a fortiori dans des territoires où le temps médical se raréfie, dans l’accompagnement des patients chroniques, des personnes âgées par le biais du bilan de médication, mais aussi lors de la sortie hospitalière, alors que les droits des patients sont souvent bafoués par les prestataires, et enfin en télémédecine. « Les pharmaciens équipés offriront un espace de santé aux patients éloignés de leur praticien », précise Gilles Bonnefond, qui se félicite lui aussi de la convergence de points de vue des différents acteurs de santé, mais aussi des pouvoirs publics, concrétisée par cette charte.
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