L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a dénoncé l'effet négatif de plusieurs substances chimiques sur les récifs coralliens. Sur le banc des accusés, l’oxybenzone, l’octinoxate et l’octocrylène, des substances présentes dans les crèmes solaires.
L'effet négatif de certains composés chimiques sur les coraux a été confirmé une fois de plus par une étude menée outre-mer par l'Agence de sécurité sanitaire (ANSES). Sur les plus de 53 substances analysées (filtres UV, hydrocarbures, pesticides, métaux), la moitié « peut présenter des risques pour les récifs coralliens et contribuer à leur dégradation », conclut l'ANSES, avant de rappeler que, « faute de données disponibles, ce nombre est très probablement sous-estimé ».
Parmi ces substances, trois d'entre elles, l’oxybenzone, l’octinoxate et l’octocrylène, entrent dans la composition des crèmes solaires. Or L'ANSES note qu'un certain nombre de produits solaires apposent des mentions ou des pictogrammes mettant en avant leur respect du milieu marin. « Ces marquages doivent être soutenus par des études menées sous la responsabilité des fabricants qui les vendent. La présence d’une des substances mentionnées ci-dessus semble incompatible avec la possibilité de bénéficier de telles allégations », souligne l'ANSES.
L'agence avait déjà recommandé au gouvernement de restreindre l’utilisation de l’octocrylène. La France avait alors indiqué souhaiter que le dossier soit géré à l'échelle européenne, notamment dans le cadre de la révision du règlement sur les produits chimiques REACH. Quant à la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), elle s'était opposée à une limitation de la substance, affirmant que son impact sur les fonds marins « n’était pas documenté par des méthodes robustes ».
À l'aune de ces nouveaux résultats, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, s'est dit favorable à une révision de la réglementation européenne REACH, afin qu'une substance puisse être interdite si elle présente un impact sur les coraux. Par ailleurs, le ministre déclare avoir demandé à ses services « d’étudier les possibilités juridiques permettant d’interdire les allégations et logos présents sur un certain nombre de produits solaires vantant leur respect du milieu marin » si tel n'est pas le cas.
Avec l'AFP.
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