Quand certains candidats l’accusent de tous les maux, d’autres lui reprochent son poids insuffisant face aux souverainismes. Alors que les noms des nouveaux députés européens seront connus au soir du 26 mai, un élément fait néanmoins consensus : les questions relatives à la santé ne sont pas assez présentes dans le débat.
Réunis dans l’amphithéâtre de l’Académie de médecine à Paris le 16 mai, quatre candidats aux élections européennes ont indiqué sur quels sujets relatifs à la santé l’Union européenne devait, selon eux, intervenir ou non. Un débat lancé par un think tank, « l’Europe de la santé », composé d’étudiants issus de différentes fédérations de santé. Des étudiants qui ont également pu soumettre 24 propositions aux candidats, dont certaines, comme l'instauration d'un plan européen sur le handicap, auront su retenir l'attention.
Présent sur la liste Europe-Ecologie-les Verts, Jérémie Crépel attend surtout de l’UE qu’elle protège ses citoyens des produits phytosanitaires et autres pesticides. En effet : « la santé dépend de notre environnement » estime ce conseiller municipal lillois pour qui l’Europe représente justement « le bon échelon » pour mettre en place des normes efficaces et mieux préserver l’environnement. Autres terrains sur lesquels l’UE pourrait agir selon Jérémie Crépel : « Garantir un meilleur accès aux médicaments qui ont été financés par des fonds publics, en finir avec le modèle actuel des brevets, ou encore améliorer les droits de l’ensemble des citoyens en matière de santé sexuelle. » Représentante de la France Insoumise, Marie-Laure Darrigade reproche premièrement à Bruxelles de ne traiter les problématiques de santé que sous l’angle « des réductions budgétaires ». Elle plaide donc pour la suppression du seuil de 3 % du PIB de déficit public imposé aux États pour les dépenses d’éducation et de santé. Toutefois, à l’instar de Jérémie Crépel, elle voit essentiellement en l’Europe « le garant d’un haut niveau de protection sanitaire et environnemental ».
Députée européenne FN depuis 2014, Joëlle Mélin a exercé comme médecin généraliste, puis comme rééducatrice. À nouveau candidate cette année sur la liste du Rassemblement national, elle espère surtout que la France pourra garder la main sur certaines prérogatives. « L’énorme machine législative » que représente l’UE « tue les bonnes idées », juge cette eurocritique affirmée, pour qui « la région représente l’échelon idéal » pour agir concrètement en matière de santé. Favorable à une « alliance des nations » sur les ruptures de médicaments par exemple, elle souhaite que les pays puissent garder leur « philosophie » face à une Europe trop laxiste face « aux lobbies et aux intérêts privés ».
Au côté de Nathalie Loiseau sur la liste Renaissance de La République en Marche, Véronique Trillet-Lenoir, espère bien découvrir l’hémicycle bruxellois dans quelques jours. Elle estime, elle aussi, qu’en matière de santé, l’Europe n’a pour l’instant pas « su répondre aux enjeux ». Axes prioritaires pour elle, « la prévention et la lutte contre les comportements à risque », mais aussi « une meilleure coopération entre États concernant les négociations des prix des médicaments ». Pour celle qui exerce comme chef de service en oncologie dans un hôpital de Lyon, il n’est plus envisageable de continuer « à exposer les patients aux pénuries aussi souvent ». Dernier sujet d’importance pour Véronique Trillet-Lenoir et non des moindres : « Éradiquer les lobbies anti-vax, malheureusement présents au Parlement européen, en plus de mettre en place une vraie politique publique pour la vaccination. »
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