Ségolène Royal part en guerre contre les herbicides à base de glyphosate, une substance classée « cancérogène probable », tel le Roundup. En déplacement ce matin dans une jardinerie du Val-de-Marne, la ministre de l’Écologie a indiqué qu’elle souhaitait interdire la vente de ces produits en libre-service aux particuliers dès l’année prochaine. Un « amendement à la loi de transition énergétique interdira le glyphosate en vente libre au 1er janvier 2016 », a-t-elle expliqué. En pratique, les points de vente devront limiter l’accès à ces produits, qui devront être vendus au comptoir. « Ceux qui se mettront en adaptation à la loi obtiendront des aides financières dans le cadre du plan éco-phyto », a précisé Ségolène Royal.
La décision est saluée par l’association de consommateurs CLCV (Consommation, Logement, Cadre de vie), qui avait récemment alerté les autorités sanitaires sur les risques d’utilisation du glyphosate, le désherbant le plus employé par les quelque 17 millions de jardiniers amateurs français. En revanche, pour le directeur de l’UPJ (fabricants de phytosanitaires), Jacques My, cette mesure relève de « l’effet d’annonce ». Car selon lui, « s’il y a vraiment un problème avec le glyphosate, c’est du côté des professionnels qu’il faut regarder ». Au total, 2 000 tonnes de cette substance sont répandues dans l’environnement chaque année par les particuliers, et 8 500 tonnes par les agriculteurs et autres professionnels. De plus, les produits destinés aux jardiniers du dimanche sont « déconcentrés et sécurisés » : « 4,4 grammes de glyphosate par litre pour les mélanges prêt-à-emploi destinés aux particuliers, contre 480 grammes par litre de produit non dilué pour les professionnels », indique Jacques My, qui ajoute que le plan Ecophyto prévoit déjà la disparition de ces produits à partir de 2018, puis leur interdiction à la vente en 2022.
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