Les syndicats de pharmaciens ont fait savoir hier leur volonté d’associer pleinement l’officine au Ségur de la Santé lancé lundi.
Alors que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a publié une lettre ouverte au Premier ministre, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a dénoncé hier, dans un communiqué, la composition du « comité Ségur national qui exclut tous les professionnels libéraux à l’exception des médecins ». À ses yeux, c’est en « totale contradiction » avec le discours du Premier ministre, Édouard Philippe, à l’ouverture du Ségur de la Santé, qui a « souligné l’importance de la coordination sur les territoires et a appelé à la création massive de communautés professionnelles de territoire de santé (CPTS) ». Son président, Gilles Bonnefond, appelle donc le ministre de la Santé, Olivier Véran, à « associer de façon équilibrée tous les professionnels de santé libéraux, et notamment les pharmaciens d’officine, au Ségur de la Santé afin de définir ensemble une stratégie cohérente répondant réellement aux besoins des patients et aux attentes de la population ».
Une position que rejoint la FSPF dans sa lettre ouverte adressée à Édouard Philippe, qui rappelle elle aussi que la première réunion de ce Ségur de la Santé a insisté sur « le déploiement de l’exercice coordonné entre professionnels de santé ». Ce nouvel exercice de concertation ne doit pas être « hospitalo-centré » car « d’autres acteurs sont en première ligne et doivent continuer à l’être ». Il doit se pencher aussi sur la prévention et « l’éducation pour la santé à tous les âges », dont l’importance a malheureusement été rappelée par l’épidémie de Covid-19. Sur ce point, le président de la FSPF, Philippe Besset, déplore que le « gouvernement traîne à autoriser tous les professionnels de santé en capacité de le faire à pratiquer les tests sérologiques de détection de la Covid-19 ». Il exhorte le Premier ministre à ne pas attendre : « C’est maintenant, alors que le déconfinement de la population a commencé, qu’il faut le faire, afin d’éviter la tant redoutée seconde vague de l’épidémie. »
Il insiste par ailleurs sur les sujets essentiels à aborder lors du Ségur de la Santé, tels « la mise à disposition en quantité et qualité suffisantes de matériels de protection », la sensibilisation à la vaccination, les ruptures de stock, ou encore l’observance des traitements, cheval de bataille des pharmaciens, notamment par le biais des bilans de médication. Mais « encore faut-il donner les moyens suffisants aux professionnels pour s’investir dans cette mission ». Il demande au Premier ministre de « donner les orientations nécessaires au développement d’une véritable politique de prévention dans notre pays au service de la santé de nos concitoyens ».
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