Alors que les Français sont toujours plus nombreux à vouloir savoir s'ils sont positifs au Covid-19, certains laboratoires n'hésiteraient pas à facturer les tests RT-PCR près de 100 euros TTC, en promettant des résultats sous 48 heures.
Quelle que soit la nature d'une crise, elle profite toujours à certains. Alors qu'il faut parfois patienter plus de quinze jours pour savoir si l'on est positif ou non au Covid-19, des laboratoires s'engagent, eux, à fournir des résultats en 24 ou 48 heures, à condition que le patient consente un certain effort financier. SI le prix du test RT-PCR, intégralement remboursé par l'assurance-maladie, a été fixé à 73,59 euros, au moins deux laboratoires de la région parisienne demanderaient en effet près de 100 euros TTC en échange d'un résultat rapide. Interrogés par « Europe 1 », qui a mené l'enquête, ces professionnels ne cherchent pas à dissimuler cette pratique. Des patients qui ont besoin d'une confirmation rapide sur leur état de santé en vue d'un départ à l'étranger ou qui s'apprêtent à rejoindre des proches vulnérables n'hésitent pas, eux, à mettre la main à la poche.
Si elle n'était visiblement au courant de rien avant les révélations d'un média grand public, l'assurance-maladie a tenu à « fermement condamner ces pratiques, si elles étaient confirmées », via un communiqué de presse daté du 16 septembre. « La priorisation pour la réalisation des tests ne peut reposer que sur des critères médicaux et non des critères financiers », veut rappeler la CNAM, qui « se ré́serve le droit d’examiner (...) toutes les pratiques des laboratoires concernés et de statuer sur les suites éventuelles à̀ donner ». Le ministère de la Santé s'est également exprimé sur ce dossier, soulignant que « tout laboratoire qui mettrait en place un tel système serait dans l’illégalité ». Alors que le remboursement des tests de dépistage RT-PCR a déjà coûté 917 millions d'euros à l'assurance-maladie depuis le début de la crise sanitaire, limiter ce type de dérives ne sera pas de trop.
A-t-on toutefois la certitude que cette pratique est illégale ? « Non », répond François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes, qui avoue ne pas savoir si la commercialisation de l'examen proposé par les deux laboratoires en question correspond bien à la nomenclature de la Sécurité sociale et permet donc un remboursement. Un élément qui devra être clarifié par l'enquête de la DGCCRF, prévue « dans les plus brefs délais » et qui devra déterminer si ces pratiques sont déontologiquement contestables ou tout simplement illégales. Elles sont en tout cas « navrantes », pour François Blanchecotte. « Il n'y a pas de raison valable qu'on puisse se faire de l'argent sur le dos des Français simplement pour rendre un résultat plus rapide », tient-il à souligner.
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