Depuis le 31 mai, tous les Français âgés de 18 à 49 ans peuvent être vaccinés. Parmi cette population, nombreux sont ceux à avoir été infectés par le Sars-CoV-2 sans développer le moindre symptôme. S'ils n'ont pas subi de tests PCR ou antigénique au moment opportun, ces derniers ignorent donc totalement qu'ils ont été contaminés. Or lorsqu'on a déjà eu le Covid-19, une seule dose de vaccin suffit et doit être injectée entre 3 et 6 mois après l'apparition des symptômes.
Alors que la Haute Autorité de santé (HAS) s'est toujours opposée fermement au recours à la sérologie prévaccinale, une idée qualifiée par l'instance de « pas pertinente » dans un avis rendu en février dernier, coup de théâtre ce 31 mai. La HAS revoit sa position et veut même « banaliser » l'utilisation des tests sérologiques au moment de la primo-injection. Invitée de la matinale de « RMC » lundi dernier, Dominque Le Guludec, présidente de la HAS, a en effet confirmé qu'un changement de doctrine était bien à l'ordre du jour. Pour elle, l'objectif est simple. « On vous pique, on regarde si vous avez des anticorps. Cela permet de vous donner ou non le deuxième rendez-vous pour la deuxième dose », a-t-elle résumé. Éviter un second rendez-vous pour les patients qui peuvent s'en passer « permettrait d’avoir plus de doses » pour le reste de la population, souligne-t-elle par ailleurs. Un document officiel de la HAS, qui précisera les règles précises, est en cours d'élaboration. « Il ne faut surtout pas que cela ralentisse (la campagne) ou que cela devienne impératif, il faut que ce soit fluide, précise Dominque Le Guludec. Cela exige une organisation des centres de vaccinations, des médecins et des pharmaciens. » Des officinaux qui attendent dès maintenant quelques précisions…
Des tests sérologiques oui, mais lesquels ?
La HAS devra notamment se prononcer sur les modèles de tests qui pourront bien être utilisés. Un peu surpris par une annonce à laquelle il ne s'attendait pas, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), ne sait pas encore si les pharmaciens pourront bien réaliser eux-mêmes le test sérologique aux patients venus recevoir leur première dose. « À ce jour, les pharmaciens n'ont que des tests sérologiques rapides qui permettent de savoir si l'on a été infecté ou non. Si les autorités sanitaires décident de conditionner la seconde injection en fonction du niveau d'anticorps, les tests dont nous disposons ne suffiront pas car ils ne permettent pas de mesurer cela. »
Même si la HAS décide de ne pas prendre en compte le taux d'anticorps, tous les modèles de tests sérologiques ne seront pas utilisables, selon Pierre-Olivier Variot. « Seuls les tests sérologiques ciblant la protéine Spike devraient pouvoir être utilisés », estime-t-il. Or, comme il le rappelle, « de nombreux modèles, notamment les premiers qui ont été mis sur le marché, ne ciblent pas cette protéine ».
Enfin, si le pharmacien est amené à réaliser un test sérologique avant de vacciner, quelle conduite devra-t-il tenir face à un patient qui découvrira qu'il a été contaminé par le passé ? « Le test sérologique ne permettra pas de dater l'infection. Pour moi, la logique serait donc d'attendre 3 mois pour vacciner toute personne dont le test sérologique s'avère positif, sauf si le patient a eu des symptômes il y a plus de 3 mois et s'en souvient », estime le président de l'USPO, qui attend désormais que la HAS clarifie l'ensemble de ces points.
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