AFIN DE DÉTERMINER les conditions de réalisations de leurs missions par les pharmaciens d’officine, l’IGAS a commandé une enquête aux agences régionales de santé (ARS). 250 officines, réparties sur l’ensemble du territoire, ont été évaluées. Les résultats donnent un aperçu de leur quotidien.
Ils montrent d’abord que, en moyenne, les pharmacies interrogées comptent 2,44 pharmaciens et 2,66 préparateurs et reçoivent 240 clients par jour. Côté formation, les pharmaciens ont suivi en moyenne 8,37 heures en « techniques pharmaceutiques » en 2010, 0,79 heure en management et 1,69 heure de formation commerciale. Quant aux préparateurs, ils ont bénéficié de 6,06 heures de formation aux « techniques pharmaceutiques » et d’1,81 heure de formation commerciale.
Les missions des pharmaciens ont ensuite été passées au crible par les ARS. L’enquête révèle que seulement 5,56 % des officines ont mis en place une procédure écrite de contrôle des ordonnances. Pendant une semaine d’exercice, les pharmaciens interrogés sont intervenus en moyenne sur 1,97 % des ordonnances délivrées : 0,81 % des interventions concernaient la lecture de l’ordonnance, 0,17 % étaient liées à une erreur de médicament, 0,32 % à une mauvaise posologie, 0,31 % à une interaction et 0,36 % à une autre erreur. Les problèmes ont été résolus dans 47,5 % des cas en consultant l’historique du patient, dans 46,01 % par un appel du prescripteur et dans 6,49 % des cas par la consultation du dossier pharmaceutique (DP). L’enquête montre d’ailleurs que 67,34 % des officines interrogées ont mis en place le DP. Lors du mois précédent, chaque pharmacie a créé en moyenne 37,07 DP et en a alimenté 739,66.
Concernant la délivrance par les préparateurs, la consigne explicitant le contrôle par le pharmacien est le plus souvent orale (81,45 %), mais un contrôle systématique n’est effectué que dans 22,18 % des cas.
Les ARS se sont également intéressées à la délivrance de la contraception d’urgence. En moyenne, les officines l’ont délivrée 7 fois dans le mois précédant l’enquête. 34,27 % l’ont fait dans un espace de confidentialité, et seulement 38,31 % ont formé leur personnel à cette délivrance.
Les nouvelles missions plébiscitées.
Dans le domaine de la pharmacovigilance, l’étude confirme le faible investissement des officinaux : seulement 12,1 % des pharmacies ont déclaré un événement de pharmacovigilance, ce qui donne un total de 49 déclarations en 2010, pour les 250 officines interrogées. De plus, seulement 44,76 % des pharmacies disposent de fiches de pharmacovigilance vierges ou connaissent l’adresse internet pour déclarer.
Concernant les nouvelles missions, l’enquête montre qu’elles sont plébiscitées par les pharmaciens : 94,35 % accepteraient d’être pharmacien correspondant, 95,56 % estiment que le bilan de médication est utile et 92,34 % seraient prêts à le réaliser moyennant formation et rémunération. Enfin, entre 92 et 96 % des pharmaciens interrogés sont prêts à participer à une campagne de dépistage du diabète, de l’hypertension artérielle ou autre, et 92,34 % se déclarent disposés à participer à un programme d’éducation thérapeutique du patient.
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