L’AFFAIRE du Mediator a aussi des répercussions sur la vie de l’officine. En effet, de nombreux dossiers avancent en ce début d’année au ralenti, quand ils ne sont pas carrément au point mort. Mais le Mediator n’est pas le seul responsable de cette situation. Le changement de gouvernement intervenu à la fin de l’année dernière y est aussi pour beaucoup. Quoi qu’il en soit, la nouvelle rémunération, tant attendue par les pharmaciens, peine à voir le jour. Le dossier n’est pas enterré pour autant, assurent les syndicats, des contacts ayant eu lieu avec les nouveaux représentants du ministère de la Santé. Certes, « mais rien de concret », regrette Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui ne cache pas son agacement. « Je demande à la profession de se préparer à des actions », lance-t-il. Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) espère, de son côté, qu’une réunion se tiendra dans les prochaines semaines. Tout devrait alors être remis à plat. On se souvient que la proposition de l’ancien gouvernement d’augmenter de 3 centimes d’euros le forfait à la boîte assortie de nouveaux TFR n’avait guère enchanté les officinaux. « On peut supposer que le nouveau cabinet du ministre va faire de nouvelles propositions », estime ainsi Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). D’autant que, souligne-t-il, les élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) se sont déroulées entre-temps. Et plus de 70 % des titulaires ont soutenu des listes défendant l’idée d’une augmentation du seuil de la première tranche, et non pas du forfait à la boîte. Lui aussi, trouve que ce dossier commence à traîner. « C’est un souci car de nombreux pharmaciens sont en difficulté », explique Philippe Gaertner.
Au-delà de l’économie de l’officine, la profession attend également la parution des textes législatifs concernant la préparation des doses à administrer (PDA), la convention type avec les EHPAD* ou encore le pharmacien correspondant. Toutefois, le président de la FSPF souhaite que ces textes ne sortent pas sans que l’aspect économique n’ait été tranché. Philippe Gaertner considère en effet que la publication, par exemple, du décret sur la PDA sans que la rémunération de cet acte ait été abordée, posera plus de problème qu’elle n’en résoudra, avec, en ligne de mire, le risque d’entraîner une concurrence exacerbée entre les confrères. Avis partagé par Claude Japhet. « Oui, nous sommes capables d’accomplir ces tâches, mais pas sans que notre acte intellectuel ne soit reconnu et, donc, assorti d’une rémunération », explique le président de l’UNPF. Rien ne doit donc sortir tant que les trois organisations syndicales n’auront pas été reçues officiellement au ministère de la Santé pour traiter le volet économique.
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