L’instauration au 1er avril de TFR pour les groupes génériques gliclazide et rilménidine est l’occasion pour la FSPF de revenir sur cette pratique appliquée à outrance. L’USPO, de son côté, fustige le TFR qui frappe les sartans.
Ce n’est pas la première fois que les syndicats s’érigent contre des mises sous TFR arbitraires. Mais la décision du CEPS (Comité économique des produits de santé) d’instituer un TFR pour les groupes génériques gliclazide et rilménidine, à compter du 1er avril 2021, déclenche à nouveau la colère de la profession. À cette date, souligne le syndicat, le TFR passera pour le gliclazide 60 mg, à 2,92 euros pour la boîte de 30 comprimés et à 8,22 euros pour la boîte de 90 comprimés. Quant au TFR du rilménidine 1 mg, il sera de 6,46 euros pour la boîte de 30 comprimés et de 18,34 euros celle de 90 comprimés. Enfin, à compter du 15 juin, l’ivabradine 5 mg et 7,5 mg (boîtes de 56 comprimés) sera également soumise à un TFR de 14,62 euros.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dénonce des mesures « injustifiées et répétées, souvent prises à la demande des laboratoires mettant sur le marché les princeps et qui mettent en péril l’avenir de la substitution ». Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui avait déjà pointé du doigt à plusieurs reprises ces « TFRisations scandaleuses », préfère concentrer sa colère sur les TFR des sartans - irbésartan, valsartan, seuls ou en association (hydrochlorothiazide)- « d’un tout autre enjeu pour l’économie officinale ». Une mesure « sanction » totalement inique, rappelle le syndicat puisque le CEPS l’a justifiée par un taux de substitution insuffisant à la date anniversaire. Et pour cause, « nous avions été victimes à cette époque de ruptures de stocks, dont l’ANSM elle-même s’était alarmée », rappelle Gilles Bonnefond. Pour preuve de l’assiduité des pharmaciens, indique-t-il, les taux de substitution étaient repassés pour ces classes bien au-delà des 60 % en fin d’année 2020.
Cette résistance du CEPS aux arguments du syndicat inquiète Gilles Bonnefond qui soupçonne une stratégie sous jacente. « Il s’agit aussi de sartans récents, qui ont moins de 12 mois de licence, qui est à la manœuvre ? Le CEPS ? Le LEEM, les laboratoires ? Qu’on nous dise si désormais la stratégie consiste à passer une classe thérapeutique sous TFR quel que soit le taux de substitution, s’il s’agit d’une nouvelle politique de prix qui remet en cause la ROSP générique et l’équilibre de l’économie officinale », s’emporte-t-il. En tout état de cause, la confiance est rompue, insiste le syndicat qui annonce son intention de « faire barrage à cette volonté de faire des économies sur la rémunération du pharmacien et d’engager, au besoin, un rapport de force ».
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