LA FRANCE championne du monde de la consommation de médicaments ? C’est du passé, si l’on en croit une étude de la caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) rendue publique la semaine dernière. L’organisme payeur a comparé la consommation et les dépenses de huit classes de médicaments* dans sept pays européens**, entre 2006 et 2009. Certes, la France est encore sur la deuxième marche du podium, mais elle présente désormais la plus faible évolution en volume, avec une croissance annuelle moyenne sur les trois années de 0,5 %. Chez nos voisins, l’évolution est nettement plus vive : de +2,9 % au Royaume-Uni à +4,6 % en Espagne. « Si la France continue d’occuper, ex-aequo avec l’Espagne, le second rang européen en termes de volumes consommés, l’écart avec les autres pays européens se réduit de manière significative », observent les auteurs de l’étude, qui relèvent un ralentissement particulièrement important de la consommation des inhibiteurs de la pompe à protons, des statines et des anti-hypertenseurs. De même, la France est la seule à enregistrer une réduction de la consommation des antidépresseurs (-1 % par an) parmi les pays étudiés. « Ces bons résultats témoignent des effets positifs des programmes de maîtrise médicalisée menés auprès des professionnels de santé et des assurés depuis 2005, pour favoriser le respect des référentiels sanitaires et optimiser les dépenses de médicaments », souligne la CNAM. Mais le bonheur des uns, fait le malheur des autres. Et les baisses de volumes ne sont pas sans conséquence sur l’économie des officines.
Une dépense par habitant élevée.
Malgré une stabilité de la consommation, la France garde toutefois son leadership en terme de dépense moyenne de médicament par habitant, avec 114 euros, malgré une légère baisse (116 euros en 2006). Mais cela reste largement supérieur nos voisins. La raison ? « La part des prescriptions dans le répertoire des médicaments génériques est moins élevée et recule sur la période 2006-2009. Le phénomène de report des prescriptions sur les produits les plus récents et les plus chers, au détriment des molécules génériques et éprouvées, reste ainsi très ancré », analyse l’assurance-maladie (voir également sur ce point l’analyse du GEMME en page 3). Bien décidée à activer encore et toujours le levier « générique », cette dernière entend poursuivre et développer ses actions pour favoriser le recours aux spécialités substituables, afin « de mobiliser les importantes marges de progrès existantes ».
**France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Suisse et Royaume-Uni.
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