Alors que 47 % des officinaux n'ont pas encore entamé des démarches pour s'engager dans la sérialisation, que risque la France ? Et que risquent les pharmaciens qui ne veulent pas se soumettre à cette obligation ? L'USPO fait le point sur le sujet et rappelle l'importance de mettre en place au plus vite la sérialisation.
La France est aujourd’hui le dernier pays de l’Union européenne à ne pas avoir mis en place pleinement le dispositif de lutte contre les médicaments falsifiés qu’est la sérialisation. « En effet, au 1er juin 2022, 33 % des officines sont connectées au répertoire national de vérification des médicaments géré par France MVO et décommissionnent les médicaments. Environ 20 % de pharmacies supplémentaires ont entamé les démarches pour y parvenir », rappelle l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), faisant suite à la lettre ouverte de la direction générale de la santé (DGS) du 21 juin. Avec 47 % des officinaux qui ne se sont pas du tout lancés dans la sérialisation, « l’Hexagone est donc une porte d’entrée facile pour la contrefaçon de médicaments », analyse le syndicat.
Par ailleurs, la sérialisation est obligatoire pour toutes les officines : « Si le nombre de pharmacies engagées dans la sérialisation n’évolue pas d’ici à l’automne 2022, la Commission européenne se retournera contre l’État français », prévient l’USPO, qui invite donc les retardataires à mettre en place ce dispositif de sécurité dans leur officine le plus rapidement possible.
Le syndicat rappelle les intérêts de la sérialisation, qui protège les patients contre les médicaments falsifiés. L'USPO n'évoque pas les possibles sanctions à l'encontre des récalcitrants, sanctions qui ont été retoquées par le Conseil constitutionnel à la fin de l'année 2021, qui pourraient toutefois être remises en place. Mais le syndicat indique aux titulaires que, « en respectant la réglementation, leur diplôme et leur activité seront protégés en cas de dispensation d’un médicament contrefait. Dans le cas contraire, leur assurance ne prendrait pas en charge les éventuels dommages ».
En pratique, le pharmacien doit connecter son LGO à France MVS afin de pouvoir vérifier et désactiver les médicaments concernés par la sérialisation. L’USPO conseille « d’utiliser la solution développée par l’Ordre des pharmaciens, sécurisée, simple et pseudonymisée ». Une fois l'accès validé par l’Ordre, le pharmacien doit contacter son éditeur de logiciel pour une mise à jour afin que son logiciel soit compatible et opérationnel pour la sérialisation.
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