Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) s’associent pour présenter des nouvelles recommandations dans la prescription et la dispensation des traitements de substitution aux opiacés. Une démarche qui vise à améliorer la prise en charge, l’observance et le suivi de ces patients, et à réduire les risques et les dommages.
Impliquer et accompagner les médecins dans leurs prescriptions, les pharmaciens dans leurs dispensations des traitements de substitution, faciliter l’accès aux soins et améliorer la prise en charge en interprofessionnalité et enfin renforcer le suivi des patients via notamment la pharmacovigilance et l’addictovigilance : c’est sur ces trois axes que s’inscrivent les sept chapitres des nouvelles recommandations émises conjointement par les Ordres des pharmaciens et des médecins.
Afin de soutenir leurs confrères dans leur exercice, les instances ordinales proposent un outil de travail actualisé à l’aide de nouvelles données. Ainsi, de manière concrète, ce document comprend une annexe reprenant, sous la forme d’un tableau synthétique, l’ensemble des médicaments à base de buprénorphine, de méthadone ou de naloxone avec pour chacun d’entre eux leur dosage, leur posologie et leur modalité de prescription et voie d’administration ainsi que leurs conditions de prescription et de dispensation. « Je me réjouis de cette actualisation qui a pour ambition de mieux répondre aux réalités du terrain. Aujourd’hui, avec ce document, nous illustrons la nécessaire coopération interprofessionnelle, le patient restant la boussole de toutes nos actions », déclare Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), remerciant sa consœur Karine Pansiot, élue référente « addictions », pour son implication. De fait, l’approche pluridisciplinaire est primordiale. Comme le souligne également Claire Siret, présidente de la section Santé publique du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), la prise en charge des conduites addictives relève d’une bonne coordination de la prescription par les médecins jusqu’à la dispensation par les pharmaciens.
Le nombre de patients ayant eu une dispensation de médicaments de substitution aux opioïdes est estimé à plus de 177 000*. Ce renforcement de l’accompagnement par les professionnels de santé des personnes souffrant d’addiction aux opioïdes fait écho à l’alerte émise hier par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Celle-ci a décidé d’inscrire sur la liste des stupéfiants les nitazènes, des opioïdes de synthèse qui ont fait leur apparition sur le marché des drogues illicites en France. Plus puissants que d’autres opioïdes, ils comportent un risque élevé d’overdose potentiellement mortelle, même à faible dose et un risque de dépendance plus important que les autres opioïdes. Face à cette situation, les autorités de santé ont décidé d’inscrire ces composés sur la liste des stupéfiants. Dès aujourd’hui, leur production, vente et usage sont interdits.
*Chiffres 2019 en ville, en milieu pénitentiaire et dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).
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