L’expérimentation à l’échelle nationale du cannabis à usage médical, qui se déroule pendant deux ans jusqu'en mars 2023, a salué il y a quelques jours l’inclusion de son 1 000e patient. Originalité du dispositif, l’interprofessionnalité est au cœur de son fonctionnement.
Les patients, inclus dans l’expérimentation à leur demande ou sur proposition de leur médecin traitant, sont orientés vers les structures de références et reçoivent leurs traitements dans une pharmacie à usage intérieur (PUI) ou à l'officine qu'ils auront désignée. Des entretiens de suivis réguliers sont également fréquemment organisés entre les patients et le professionnel désigné afin de s’assurer du bon déroulement du traitement. Les échanges entre expérimentateurs sont donc partie intégrante du parcours de soins du patient.
Aujourd’hui, sur les 1 035 professionnels de santé participants, 775 exercent au sein de structures de référence, 48 sont médecins généralistes et 212 sont pharmaciens d’officine. Pour beaucoup d’entre eux, ce dialogue constant avec les autres professionnels de santé est bienvenu. « Ces échanges s’inscrivent dans une démarche visant à confier de nouvelles missions au pharmacien. Nous apprécions beaucoup que les officinaux fassent partie de l’expérimentation, et qu'elle ne soit pas limitée aux PUI. C’est très valorisant », déclare Clément Cormier, pharmacien adjoint à Borgo (Haute-Corse).
De nombreux avantages
Cette coopération apporte nombre d’avantages. « Pouvoir communiquer entre nous permet de suivre le patient ainsi que l'évolution de son état », affirme une pharmacienne. Chacun y trouve son rôle. « Une des valeurs ajoutées du pharmacien, c’est de contribuer à la remontée des informations », confirme Laëtitia Le Bouvier, titulaire à Saint-Lô (Manche). Pour les officinaux, qui font face à une avalanche de nouvelles responsabilités, cette interprofessionnalité est autant l’occasion de se rapprocher des autres acteurs de santé de la même région que de faciliter la continuité des soins du patient. Celui-ci a ainsi la garantie d’être toujours accompagné par un interlocuteur informé de sa situation.
L’enthousiasme des pharmaciens est confirmé par les professionnels des centres de soins. « Nous recevons un très bon accueil de la part des officinaux de la région, qui sont toujours prêts à collaborer avec nous », témoigne Maryline Feuillet, médecin de la douleur au centre hospitalier Mémorial France - États-Unis à Saint-Lô (Manche). « Ce circuit permet au pharmacien de nous aider dans la délivrance des produits. Dans notre secteur, toute collaboration est bonne à prendre ! »
Si les parties prenantes de l’expérimentation apprécient le recours à l'interprofessionnalité, elles reconnaissent toutefois que tout n'est pas parfait. Plusieurs points restent en effet à améliorer, par exemple l'outil de suivi - le registre national électronique (ReCann) - utilisé dans l’expérimentation, dont une future version est attendue.
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