La recherche pharmaceutique pourrait à l’avenir se concentrer sur des traitements contre les maladies qui affectent un grand nombre de patients plutôt que contre les maladies rares, selon un rapport publié par IQVIA.
« Face aux risques réglementaires, à l'austérité budgétaire et à des systèmes de soins mal en point », les laboratoires pourraient miser « sur des innovations qui profiteront au plus grand nombre » plutôt que sur « de nouvelles molécules onéreuses à destination de maladies orphelines », affirme le groupe américain IQVIA dans son « Panorama annuel du marché français de la santé », présenté lundi 11 mars.
En effet, en 2023, les traitements focalisés sur les maladies cardiovasculaires, le diabète, Alzheimer, Parkinson, ainsi que l'obésité, toutes des affections touchant un vaste nombre de patients, ont été au centre de l'actualité médicale.
Cette tendance marque un changement par rapport aux années précédentes, durant lesquelles les laboratoires s’étaient concentrés dans la recherche et le développement de médicaments contre des maladies rares et/ou orphelines. Ainsi, selon lQVIA, « ces cinq dernières années, 53 % des lancements aux États-Unis étaient des traitements de pathologies rares ». Néanmoins, la nécessité de réduire les dépenses de santé pourrait rendre plus difficile la mise sur le marché de ces innovations, ce qui pourrait pousser les laboratoires à se concentrer davantage sur les maladies courantes plutôt que sur les traitements de niche.
En tout, 39 nouvelles molécules ont été approuvées par l’Agence européenne du médicament en 2023. Un nombre inférieur aux années précédentes, selon IQVIA, qui affirme également que « les améliorations du service médical rendu (ASMR) de niveau I (majeur) II (important) ou III (modéré) ne représentaient que 2 %, 12 % et 29 % des ASMR cette année, contre 3 %, 20 % et 32 % en 2022 ».
Pour IQVIA, « les médicaments à destination des maladies orphelines voient leur avenir s'assombrir ». Le groupe prédit une croissance de 5 % par an d'ici à 2028 pour le marché français du médicament. Par ailleurs, en 2023, près de 40 % des nouveaux médicaments arrivés sur le marché français concernent l'oncologie, devant les maladies rares (10 %).
Avec l’AFP.
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