EN 2013 déjà, les relations entre les pharmaciens et les vétérinaires ont été houleuses. Les potards, favorables au découplage entre la prescription et la délivrance des antibiotiques vétérinaires dits critiques, avaient perdu une première manche en novembre face au lobbying des vétos. La situation ne s’est pas franchement améliorée en 2014, avec l’examen du projet de loi d’avenir pour l’Agriculture, l’alimentation et la forêt. Les représentants de la pharmacie vétérinaire se sont opposés sans relâche à l’article 20 du projet de loi prévoyant l’interdiction des remises sur les antibiotiques pour l’ensemble des ayants droit, qu’ils soient prescripteurs ou dispensateurs. Une disposition « inepte », pour les défenseurs de la pharmacie vétérinaire, qui affirment ne pas avoir le même statut ni les mêmes intérêts que les vétérinaires vis-à-vis de ces médicaments. « Cette loi était censée limiter le volume d’antibiotiques prescrits en médecine vétérinaire. Or nous ne sommes pas prescripteurs et nous n’avons donc aucune action sur les volumes délivrés. Il n’y a aucune raison de restreindre les remises pour les pharmaciens », explique Guy Barral, président de l’Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine (UNPVO).
En février, les représentants de la pharmacie vétérinaire et Philippe Gaertner ont été reçus par Didier Guillaume, le vice-président du Sénat. Les pharmaciens ont présenté un projet d’amendement, visant à exclure les pharmaciens du champ d’interdiction des remises. « Nous avons été écoutés, mais malheureusement, le projet d’amendement n’a finalement pas été retenu, regrette Guy Barral. Nous n’avons rien obtenu. »
Finalement, la loi, publiée au « Journal officiel » du 14 octobre 2014, prévoit bien une interdiction « des remises, rabais ristournes » à l’occasion de la vente de médicaments vétérinaires « contenant une ou plusieurs substances antibiotiques », pour les officinaux comme pour les vétérinaires. La « remise d’unités gratuites et toutes pratiques équivalentes » sont également interdites. Un échec pour les pharmaciens vétérinaires, qui souhaitent à présent porter leur combat au niveau européen. « L’antibiorésistance est un problème de santé publique majeur, qui cause 25 000 morts par an, rappelle Guy Barral. La loi française a été vidée de sa substance, il faudra donc attendre que l’Europe intervienne pour lutter contre ce phénomène », estime-t-il.
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