LA NATURE est cachottière. Elle ne révèle ses secrets qu’au prix d’une observation attentive. Ainsi en est-il du camouflage animal dont les mécanismes intimes et les objectifs s’avèrent être d’une diversité étonnante. Pour les proies, il s’agit d’abord d’éviter les prédateurs ; quant aux prédateurs ils trouvent dans le camouflage un moyen de se faufiler vers leur proie sans être vus.
Ce qui est particulièrement impressionnant, notent les éthologues, n’est pas seulement la diversité des techniques de camouflage, mais surtout celle des objectifs « visés » par ces comportements.
Bien que cela puisse paraître paradoxal, la bioluminescence, par exemple, est utilisée par certains animaux marins pour se camoufler. Se montrer pour se cacher, le principe mérite quelque explication. Certains habitants des abysses possèdent en effet des organes bioluminescents sous leur corps. Ainsi, les prédateurs situés à un niveau supérieur ne peuvent pas les voir. Mais lorsqu’ils sont en dessous, entre 100 et 300 mètres de profondeur, les prédateurs ne parviennent pas à distinguer la proie luminescente de l’arrière-plan éclairé par la lumière naturelle. La luminosité en provenance de la surface est alors suffisamment faible pour être égalée par la bioluminescence.
Toujours sous la surface des mers, la stratégie de camouflage de la seiche (Sepia plangon) s’avère, elle, aussi sophistiquée qu’efficace. Dans le cas de ce céphalopode des profondeurs, il ne s’agit pas de tromper un éventuel prédateur, mais de sécuriser sa parade d’amour. Les seiches sont connues pour leur capacité de camouflage spectaculaire, qui leur permet de modifier non seulement la couleur, mais aussi les motifs et la texture de leur peau, pour se dissimuler ou communiquer entre elles. Ainsi, quand Monsieur seiche veut séduire, il se travestit ! Mais seulement sur la moitié de son corps. Cette tactique lui permet de courtiser une femelle tout en tenant à l’écart un éventuel rival. Des chercheurs australiens sont parvenus à objectiver cet incroyable comportement. Le menteur se place fréquemment (39 % du temps selon l’étude) entre la femelle et son rival et modifie les motifs de sa peau en conséquence. À la femelle, il présente les zébrures, ondoyantes et très voyantes, caractéristiques d’un mâle fringant, mais pour l’autre mâle il arbore des tâches camouflées typiques d’une femelle, indique l’étude publiée par la revue « Biology Letters » de la Royal society britannique. Et le subterfuge marche puisque les scientifiques ont observé, au moins à deux reprises, l’un des céphalopodes trompeurs féconder la femelle sans que l’autre mâle présent ne vienne troubler l’opération.
Ils ont également remarqué que les Sepia plangon n’utilisaient jamais cette tactique lorsque plusieurs autres mâles étaient présents. En effet, il devient très difficile pour le séducteur de s’orienter précisément par rapport à la femelle et aux autres mâles si ceux-ci sont trop nombreux.
Quant à vous expliquer comment ce prodige comportemental est possible, alors là je sèche…
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