Une équipe de chercheurs canadiens montre que des poissons exposés au Prozac transmettent leur changement de comportement aux trois générations suivantes.
On le sait, l’exposition à la fluoxétine, principe actif du Prozac, induit classiquement une carence en cortisol, l'hormone du stress. Afin d'étudier l'impact d'une exposition transplacentaire à l'antidépresseur sur la santé de l'embryon, des biologistes canadiens ont utilisé un modèle animal. Les neuroendocrinologues Vance Trudeau et Marilyn Vera-Chang, de l'Université d'Ottawa (Canada) ont exposé des œufs et des poissons nouvellement éclos à des niveaux de Prozac « typiques de ce qui traverserait le placenta humain et atteindrait un embryon ».
Leurs résultats, publiés dans les PNAS, montrent que de jeunes poissons exposés au stade embryonnaire à l'antidépresseur pendant six jours, subissent une baisse des niveaux de cortisol persistant jusque dans l’âge adulte. Plus encore : les effets résiduels du médicament, tels la réduction du cortisol et du niveau de réaction à différents stress, ont continué à se manifester chez la progéniture de ces poissons sur trois générations. Ces résultats devront sans doute être confirmés par d'autres essais. Mais déjà, selon les auteurs, ils invitent à prescrire l'antidépresseur avec la plus grande précaution pendant la grossesse.
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