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Produits vétérinaires en pharmacie, un rayon qui a du mordant

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Publié le 16/05/2024

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C’est une croissance à deux chiffres qui distingue le marché des produits vétérinaires en pharmacie, où la galénique, au cœur des préoccupations, témoigne de l’attention portée aux problématiques de l’administration et de l’observance des traitements.

Les antiparasitaires externes (APE) et les vermifuges occupent 64 % du marché en valeur (source IQVIA Pharmastat)
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Si l’on considère l’éventail des espèces concernées – chiens, chats, nouveaux animaux de compagnie, équins, oiseaux, animaux d’élevage… – et la diversité des produits – médicaments, produits d’hygiène, de soin, aliments, compléments alimentaires… – qui leur sont dédiés sur le marché français de la santé et du bien-être animal, le rayon OTC et soin du champ vétérinaire en pharmacie paraît très ciblé. « L’officine est un ayant-droit dans le domaine du médicament vétérinaire », explique Julien Robinet, chef de produit Frontline chez Boehringer Ingelheim Santé Animale. « Là où le vétérinaire peut délivrer ses propres médicaments sur ordonnance, le pharmacien ne peut les dispenser que sur prescription de ce professionnel de la santé animale. » De ce fait, les formules OTC occupent la majeure partie des ventes de médicaments vétérinaires en pharmacie et se destinent le plus souvent aux chiens et aux chats. « Il s’agit surtout d’antiparasitaires externes (APE), majoritairement centrés sur le traitement des puces et des tiques qui infestent nos animaux familiers et des vermifuges qui sont des antiparasitaires internes (API) voués à éliminer les vers ronds, plats et autres parasites présents dans le système digestif. » Réunis, les deux segments occupent 64 % du marché en valeur et 65 % en volume et progressent de 16,5 % en valeur et 10,8 % en volume sur un an (source IQVIA Pharmastat). « Les antiparasitaires externes sont particulièrement porteurs, un dynamisme qui repose sur deux leviers, la météo car les parasites se développent quand il fait beau et chaud, comme on a pu le constater à la rentrée dernière et jusqu’en novembre, et les lancements qui créent toujours de la croissance. »

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La gamme Frontline (Spot-on, Combo, Tri-Act contre les insectes volants et spray) a ainsi accueilli FrontPro, un nouvel antiparasitaire externe pour chiens qui se distingue par sa galénique, sous forme de comprimés à croquer, et sa rapidité d’action, la formule revendiquant un effet avant l’infestation du pelage par les œufs de puces. « Les comprimés qui ont un spectre puces/tiques/habitat sont désormais disponibles en OTC ce qui facilite leur dispensation par le pharmacien et leur administration au chien », poursuit Julien Robinet. « Frontpro offre ainsi aux pharmaciens de nouvelles opportunités de développer le segment des APE. »

Les formules OTC occupent la majeure partie des ventes de médicaments vétérinaires en pharmacie

D’autres antiparasitaires externes se présentent sous forme sèche à croquer comme les comprimés AdTab (Elanco). Premiers à avoir été lancés en OTC sur le segment des APE pour chiens, ils revendiquent une action rapide (6 à 8 heures) en une seule prise pour une protection durant un mois contre les puces et les tiques. « Avec 35 % des parts en valeur, le comprimé est la seconde galénique (en hausse de 46 %) la plus plébiscitée du segment des APE (OTC et prescription) pour chien en pharmacie, derrière le collier (36 %) mais devant la pipette (29 %) », précise-t-on chez Elanco (Seresto, Capstar, Advantix, Milbemax). La parasitose, axe majeur du marché global (OTC et prescription), affiche la plus forte progression en 2023, devant les deux autres catégories de produits vétérinaires que sont le soin (démangeaisons, shampoings, hygiène buccale, soins des yeux et oreilles…) - 33,5 % du marché en valeur - et la santé/bien-être (gestion du stress, arthrose, digestion…) - 2,5 % du marché en valeur - évoluant respectivement de 12 % et 3 %. « Les antiparasitaires ont encore gagné en performance au premier trimestre 2024 avec des ventes en croissance de 18 % pour les API en et 28 % pour les APE. »

Alternatives

Sur ces segments, le choix en matière de galénique, de principe actif et de prix a son importance selon Marine Girard, responsable marketing chez Dômes Pharma (Biocanina). « Il permettra de répondre à l’éventail des demandes du public qui a choisi de s’adresser à l’officine pour le soin de ses animaux. Le chat, par exemple, est l’espèce cible la plus représentée en pharmacie pour laquelle le format spot-on est plus adapté que le comprimé. » Biocanina, leader du marché en volume, lance la gamme de pipettes Fiprocat-Fiprodog Combo qui vient diversifier son offre en antiparasitaires, également dynamisée par les performances des vermifuges Milbetel. D’autres acteurs comme Clément Thékan (Perrigo) et sa marque Fiprokil ont développé leur offre en spot-on, aux côtés du vermifuge Milprazikan…

Un client sur deux qui franchit le seuil d’une pharmacie est propriétaire d’un animal de compagnie

Julien Robinet, chef de produit chez Boehringer Ingelheim Santé Animale

D’alternatives, il est aussi question chez Boiron qui souligne la double spécificité de ses complexes homéopathiques à visée vétérinaire : « Sous forme liquide, à verser simplement dans la gamelle, ces produits sont exempts d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses. » Avec un cœur de gamme dédié à la gestion du stress (Nervosyl), souvent causé par les transports, des petites contusions (Traumasédyl) notamment au niveau des pattes, de l’arthrose (Rhumatyl), des troubles respiratoires (Respyl) et des troubles épileptiques (Epileptyl), les onze références Petits Animaux offrent une réponse aux pathologies bénignes du quotidien qui peuvent relever de problématiques très diverses, transit intestinal, diarrhée, fonction rénale, vomissements, troubles urinaires, anxiété… La place de l’animal familier gagnant en importance au fil du temps, le rayon des produits vétérinaires est voué à se développer. Selon Julien Robinet, il arriverait en seconde position derrière les antalgiques en termes de rentabilité. « Un client sur deux qui franchit le seuil d’une pharmacie est propriétaire d’un animal de compagnie. Le potentiel du rayon est énorme », conclut-il. Les autres circuits - cabinets vétérinaires, animaleries/jardineries, grande distribution, sites de vente en ligne - du marché l’ont bien compris.

Le chiffre

43 %, c'est la part des foyers français qui possédaient un chat ou un chien en 2022, la population de ces animaux familiers comprenant 14,9 millions de chats et 7,6 millions de chiens dans l'Hexagone (source FACCO*).

*Fédération des Fabricants d'Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers

Le marché des produits vétérinaires*

8 551 672 unités vendues, +7,29 %

161 696 296 euros, +13,13 %

*Hors prescription, CMA à mars 2024 (IQVIA Pharmastat)

Parts de marché des principaux leaders*

Elanco : 23,1 %

Perrigo : 17,5 %

Dômes Pharma : 17 %

Boehringer Ingelheim : 14,6 %

*En valeur, CMA à mars 2024 (IQVIA Pharmastat)

Le leader à la loupe

Pour promouvoir sa dernière gamme d'antiparasitaires OTC AdTab, Elanco a conçu un plan de communication grand public orchestré en deux vagues durant l'année 2024 : jusqu'au mois de mai, la marque bénéficiera d'une campagne télévisée et sera présente sur YouTube, sur les réseaux sociaux et sur les sites affinitaires. Au mois de septembre, elle sera à nouveau visible en ligne et sera mise en avant par affichage sur écrans et dans les vitrines.

Anne-Sophie Pichard