Une découverte scientifique liée au hasard des circonstances, voilà qui répond au concept de la sérendipité. C'est bien au hasard que l'apicultrice amateur Federica Berrtocchini, par ailleurs chercheuse au Centre espagnol de la recherche nationale (CSIC), doit sa récente découverte. Après avoir débarrassé ses ruches des vers de cire qui les grignotaient, elle réunit les larves et les jette dans un sac plastique. Quelle n'est pas sa surprise, quelques heures plus tard, lorsqu'elle découvre le sac criblé de trous. La larve du ver de cire, ou Galleria mellonella, est bel et bien plastivore.
Une qualité rare et précieuse pour l'environnement lorsque l'on sait que plus de 8 millions de tonnes de plastiques sont déversées chaque année dans nos mers et océans. Jusqu'à présent, le polyéthylène des plastiques ne pouvait être dégradé, et encore au terme de plusieurs mois, que sous l'action de l'acide nitrique, particulièrement corrosif. Quant à sa biodégradation naturelle, elle peut prendre plusieurs siècles. La découverte fortuite de la chercheuse espagnole est donc de taille. Pour mesurer l'appétit des larves du ver de cire, la biologiste les a mises en contact avec un sac plastique. Résultat ? En 40 minutes seulement, les premiers trous sont apparus et un « repas » de douze heures a permis aux 100 larves de dévorer 92 milligrammes de plastique. Cette dépollution naturelle serait liée à la présence d'une enzyme contenue dans la salive des larves. Isoler et identifier cette enzyme sera donc le prochain objectif de recherche.
Mais attention, préviennent les océanologues, la dégradation des plastiques pollueurs d'océans par les larves n'est pas imaginable dans un environnement naturel. L'écosystème marin en serait bouleversé. Les propriétés plastivores de la larve du ver de cire pourraient en revanche être mises à profit au sein de stations de dégradations sous contrôles.
En attendant que ces recherches progressent, les pharmaciens peuvent continuer de distribuer les sacs papier ou réutilisables à leur clientèle.
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