Publiée à l’occasion de la semaine mondiale pour le bon usage du médicament, une étude menée par OpinionWay pour le Laboratoire Sanofi révèle certes une amélioration dans l’usage de l’antibiotique. Toutefois, des progrès sont encore à faire en termes d’observance.
Des comportements à risques, c’est ainsi que conclut l'étude OpinionWay effectuée pour le Laboratoire Sanofi sur l’usage des antibiotiques par les Français. Ceci est particulièrement vrai chez les plus jeunes. Car si 16 % des Français demandent un antibiotique à leur médecin alors que ce dernier ne lui propose pas, ils sont un tiers chez les 18- 24 ans à en réclamer.
Paradoxalement, lorsqu’ils ont obtenu la prescription (dans un cas sur deux) ou lorsque le médecin décide de son propre chef de leur en prescrire, les jeunes arrêtent leur traitement prématurément dans un cas sur quatre. Leurs aînés sont plus observants. 81 % d’entre eux respectent la durée du traitement, une nette amélioration par rapport à l’étude de 2016 qui faisait état d’un taux de 75 %.
À noter cependant que l’automédication est encore importante : parmi les 54 % de Français qui ont suivi un traitement antibiotique au cours des deux dernières années, 8 % l’ont pris de leur propre chef.
Les connaissances sur les antibiotiques restent par ailleurs très diffuses. Ainsi près de la moitié des Français savent que ces médicaments doivent être utilisés à bon escient pour éviter la résistance des bactéries. Mais en même temps, ils sont tout autant à ignorer que les antibiotiques combattent uniquement les bactéries et que la vaccination peut prévenir une maladie infectieuse et par conséquent limiter le recours à ces médicaments. Un déficit d’information subsiste donc, alors que 78 % des personnes interrogées* considèrent leur pharmacien comme l’une des principales sources d’information.
La communication sur les risques de résistance liés à la consommation d'antibiotiques est d'autant plus essentielle que cette dernière a des retentissements importants au niveau mondial. Comme le pointe l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à l'origine de cette Semaine mondiale, la hausse dangereuse de la consommation dans certains pays mais aussi la sous-consommation dans d'autres régions, entraînent l'émergence de « superbactéries » mortelles.
La sous-consommation est notamment définie « par l'incapacité des patients d'accéder à un traitement complet ou quand ils n'ont accès qu'à des médicaments frelatés ou de qualité inférieure », note l'OMS. L'agence onusienne a ainsi déjà alerté maintes fois les États que le monde allait manquer d'antibiotiques efficaces. En 2017, elle a exhorté les grands groupes pharmaceutiques à créer une nouvelle génération de médicaments capables de combattre les « superbactéries ».
*Enquête en ligne réalisée entre le 3 et le 5 octobre 2018 auprès d'un échantillon représentatif de 1 012 personnes de plus de 18 ans.
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