Exercice professionnel

« Puis-je mettre en place des consultations de nutrition ? »

Par
Publié le 28/11/2019
Article réservé aux abonnés
Depuis le décret du 3 octobre 2018, vous avez la possibilité de proposer des services en dehors du champ conventionnel. Votre rôle pivot en matière de santé est mis en avant.

Le périmètre des services, sur lequel vous pouvez vous positionner, est bordé. Dans les grandes lignes, il s’agit des « conseils et prestations dans le but de favoriser l’amélioration ou le maintien de l’état de santé des personnes ». À condition de rester dans le prolongement des activités réglementairement autorisées en officine. L’accompagnement des patients - sportifs, diabétiques, hypertendus, adolescents, femmes enceintes, allaitantes, etc. - dans un programme nutritionnel en fait partie.

« Le terme consultation est cependant discutable, laissant entendre que le pharmacien établit un diagnostic et empiète sur le terrain réservé aux médecins », met en garde Hélène van den Brink, professeur de droit pharmaceutique à l’université de Paris-Sud. Des poursuites pourraient être diligentées avec le risque inhérent à tout contentieux. Pour ne pas être taxé d’exercice illégal de la médecine, « il est plus prudent d’utiliser une autre désignation, par exemple entretien ou simplement rendez-vous », conseille Hélène van den Brink, en attendant que la jurisprudence indique les limites à ne pas dépasser. Sauf à essuyer les plâtres.

Reste à fixer le prix. En dehors du cadre conventionnel, aucune grille tarifaire ne s’impose aux pharmacies. Une marge de manœuvre, sous le radar déontologique : dès lors que le pharmacien est amené à fixer librement les prix, il doit « procéder avec tact et mesure ». Services compris !

Fabienne Rizos-Vignal

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3561