Brûlures

Un « scotch à peau » imprimé en 3D

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Publié le 10/02/2020

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Bien penser pour mieux panser. Voilà ce qu'ont dû se dire les chercheurs de l'université de Toronto (Canada) en se penchant sur la question du traitement des brûlures. Des atteintes particulièrement douloureuses et difficiles à soigner. La solution qu'ils ont développée a de quoi retenir l'attention. L'étude qui a permis de mettre au point leur dispositif a d'ailleurs fait l'objet d'une publication le 4 février 2020 dans IOPScience. Entre accessoire de bureau et instrument chirurgical, leur « machine » à réparer les vivants ressemble à un gros distributeur de « scotch ». De la taille d'une boîte à chaussure, il s'agit en fait d'une imprimante 3D portable chargée de déposer sur les brûlures des couches de tissu cutané. Le substrat appliqué est un mélange de collagène (protéine la plus abondante dans la peau) et de fibrine (protéine nécessaire à la cicatrisation). L'un de ses concepteurs, le Pr Axel Guenther explique : « l'analogie, c'est un distributeur de ruban adhésif où, au lieu d'un rouleau de scotch, c'est une sorte de tissu organique qui est collé à la peau. » Le procédé vise à traiter immédiatement les brûlures. Il représente une alternative intéressante aux greffes de peaux traditionnelles dont l'indication se limite au traitement des brûlures de faibles surfaces et qui sont marquées par un risque infectieux non négligeable. Pour l'heure testée seulement sur des cochons, la technique a fait les preuves de son efficacité. Son utilisation, qui entraîne « la réépithélialisation, le repeuplement des cellules dermiques et la néovascularisation, indique que ce dispositif pourrait être utile en clinique pour améliorer la régénération cutanée et épidermique », concluent les chercheurs. Ils estiment toutefois qu'il faudra encore des années avant de pouvoir engager des essais sur l'homme. D'après eux, la principale caractéristique que devra acquérir l'imprimante 3D sera sa parfaite résistance aux infections. Car quand la high-tech colle à la peau, elle doit aussi la respecter.

Didier Doukhan