70 % des pharmacies parisiennes refusent de délivrer des TSO

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Publié le 05/11/2018

Pharmacie
Crédit photo : Phanie

Selon un testing réalisé par l'Association des usagers de drogue (ASUD), 70 % des pharmacies parisiennes refusent de délivrer des traitements substitutifs aux opiacés (TSO).

On savait que des pharmaciens refusaient de dispenser les substituts à l'héroïne, certains l'ont même affiché en toutes lettres il y a quelques mois (lire notre article « abonné »), entraînant le dépôt de trois plaintes de la part d'un centre de soins en addictologie et une convocation devant le conseil de discipline du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens (CROP) d'Ile-de-France. Mais ce testing, réalisé en août par l'ASUD, et révélé par « Le Parisien », balaye l'affirmation selon laquelle cela ne concerne que quelques officines. Car sur les 115 pharmacies parisiennes ayant reçu un client mystère présentant une ordonnance pour un TSO, 70 % ont refusé la délivrance.

Une pratique pourtant illégale, ce que les pharmaciens ne peuvent ignorer, comme le rappelle Martial Fraysse, président du CROP Ile-de-France. En juin dernier déjà, il s'était entretenu avec ces titulaires qui affichent leur refus de délivrance pour leur rappeler « qu'il n'est pas possible de refuser une délivrance de traitement substitutif aux opiacés qui est conforme ». Il ajoute : « Le maillage territorial existe, c’est pour répondre à toutes les demandes de santé de la population. Notre métier est complet et non partiel : on ne peut pas avoir des officines refusant de délivrer des TSO et d’autres qui se spécialisent uniquement dans cette dispensation. On n'a pas à choisir ses clients ! » D'autant que les bonnes pratiques de dispensation des médicaments dans les pharmacies d’officine, publiées en 2017, sont opposables en cas de pratiques non déontologiques. Martial Fraysse prévient d'ailleurs que la prochaine fois, ce sera lui qui déposera plainte contre les confrères ayant un comportement non déontologique face à un patient sous TSO.