Les médicaments d'aide au sevrage tabagique (substituts nicotiniques, bupropion, varénicline) multiplient par 2 à 3 le taux d'abstinence à six mois par rapport au placebo.
« Pour optimiser leur efficacité, on peut jouer sur quatre paramètres : la dose, la durée du traitement, l'observance et le prétraitement », explique le Dr Ivan Berlin (CHU La Pitié-Salpêtrière, Paris). Ainsi, dans le cas des substituts nicotiniques, il faut adapter la dose selon les symptômes du sevrage et selon l'envie de fumer. « Il n'y a aucun intérêt à doser la cotinine salivaire. » Quant à la durée du traitement, elle doit être suffisamment longue, au minimum de cinq semaines. Avec la varénicline, pour les patients qui ont arrêté de fumer à la fin des 12 semaines de traitement, une cure supplémentaire de 12 semaines peut même être envisagée.
La varénicline (Champix) est indiquée dans le sevrage tabagique, en seconde intention, après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques, chez les adultes ayant une forte dépendance au tabac (score au test de Fagerström supérieur ou égal à 7).
En ce qui concerne les interventions tabacologiques chez les fumeurs qui ne sont pas prêts à arrêter de fumer, elles peuvent être aussi efficaces que chez ceux qui y sont prêts.
L'efficacité de la varénicline est similaire dans ces deux populations. « Ainsi, le prétraitement par la varénicline peut être commencé et le patient doit ensuite choisir sa date d'arrêt dans les 5 premières semaines. Cela est positif pour un patient un peu récalcitrant car il a la liberté de choix, c'est lui qui décide », souligne le Dr Ivan Berlin. Environ 30 % des fumeurs ne sont pas prêts à arrêter : pour leur santé, il est justifié d'initier une prise en charge.
La réduction progressive est aussi possible avec les substituts nicotiniques comme avec la varénicline. Elle permet d'éviter les symptômes de sevrage lors d'un arrêt brutal. Les effets indésirables les plus fréquents sont les nausées, plutôt dans les premiers jours.
EAGLES, une grande étude d'efficacité et de tolérance
La tolérance de la varénicline a été confirmée dans l'étude EAGLES, la plus grande étude clinique menée dans le sevrage tabagique : 8 144 fumeurs avec ou sans troubles psychiatriques ont été sélectionnés. L'analyse a été effectuée sur une période de 12 semaines de traitement, suivi par 12 semaines de suivi.
« Il a été montré que l'utilisation de la varénicline, du bupropion, d'un patch à la nicotine n'a pas été associée à une augmentation significative du risque d'évènements indésirables neuropsychiatriques combinés par rapport au placebo », rappelle le Pr Henri-Jean Aubin (Hôpital Paul-Brousse, Villejuif).
La varénicline permet d'obtenir des taux d'abstinence continue aux semaines 9 et 12 significativement supérieurs au bupropion et par rapport aux patchs dans les deux groupes de patients.
D’après un symposium organisé par Pfizer lors du 12e congrès de la Société francophone de tabacologie, à Montpellier.
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