Une étude britannique bat en brèche les consignes d’usage sur les traitements antibiotiques. Consommer la totalité de la boîte serait totalement inutile si l’état du patient s’améliore. Pire même, cette pratique favoriserait l’antibiorésistance.
Des experts britanniques osent s’attaquer aux sacro-saintes règles d’utilisation des antibiotiques. Dans un article publié dans la revue « British Medical Journal », dix médecins, dont des spécialistes en maladies infectieuses, affirment que la volonté des pouvoirs publics et du corps médical d’inciter les patients « à poursuivre leur traitement jusqu’au bout, même si leur état s’améliore n’est soutenue par aucune preuve ».
Cette idée fausse, selon eux, serait née au début des années quarante avec l’avènement des antibiotiques. Non seulement, la nécessité de cette pratique n’a jamais été mise en évidence mais elle comporte, de plus, le risque de favoriser la résistance aux antibiotiques. Selon les experts qui publient plusieurs évaluations dans sept indications, la durée du traitement peut être réduite de manière significative. À l’exception de certains cas, comme l’otite chez l’enfant de moins de deux ans où une durée plus courte que préconisée abaisse l’efficacité du traitement.
En règle générale, cependant, les experts s’accordent pour dire que les antibiotiques ne doivent servir qu’à faire baisser l’infection bactérienne à un niveau où elle peut être combattue par le système immunitaire du patient. Les experts appellent donc les politiques et le corps médical à revoir leur position et « à arrêter de promouvoir le message selon lequel, il faut aller jusqu’au bout du traitement ». Ils invitent par ailleurs à entamer des recherches « pour améliorer les consignes de prescription ». Et délivrer de nouvelles règles d’observance aux patients ?
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