L'agence du médicament souhaite instaurer de nouvelles mesures de réduction des risques liés aux antiépileptiques, et pas seulement au valproate, au cours de la grossesse.
Si le valproate pris lors d’une grossesse présente des risques de malformation fœtale et de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant à naître, il n’est pas le seul dans ce cas. En effet, d’autres antiépileptiques sont à risque (certes moindre) pour le fœtus. Ainsi, le topiramate, le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la phénytoïne multiplient par 3 le risque malformatif ( x 4 ou 5 pour le valproate). D’autres présentent un risque malformatif potentiel (prégabaline, gabapentine, zonisamide, felbamate, vigabatrine). Les molécules les plus compatibles avec la grossesse sont l’oxcarbazépine, le lévétiracétam et la lamotrigine, mais elles ne sont pas toujours efficaces.
Face à ce constat, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) réfléchit à une révision des règles de prescription et de délivrance des antiépileptiques. L’agence a réuni pour cela, le 14 mai, un comité d’experts. Dans ce cadre, diverses sociétés savantes ont été consultées, et notamment l’Ordre des pharmaciens, qui a émis des propositions.
« Pour les antiépileptiques ayant un risque avéré, l’Ordre propose soit d’appliquer les règles du programme de prévention des grossesses des rétinoïdes oraux, soit celles du valproate », indique Eric Housieaux, représentant du conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Cependant, il a été soulevé la problématique de l’accord de soins qui n’est en général pas présenté lors de la délivrance de valproate par les femmes en âge de procréer ; ou pas demandé par le pharmacien. Dans tous les cas, pour ne pas avoir de rupture dans le traitement, on aboutit à une délivrance de valproate sans présentation de ce document, qui s’avère donc inutile. Pour Eric Housieaux, « un tampon sur l’ordonnance confirmant que l’accord de soins a été signé par la patiente serait une solution de remplacement ». Le médecin pourrait aussi notifier la signature de l’accord de soins dans le DMP. Ou encore, on pourrait instaurer un carnet de suivi patiente, comme il existe pour les rétinoïdes, et qui fonctionne très bien. Autre solution avancée par Eric Housieaux : « En l’absence d’accord de soins, que les officinaux puissent faire signer un document à la patiente comme quoi elle l'a accepté. »
En ce qui concerne les antiépileptiques ayant un risque potentiel, l’Ordre propose de créer une carte patiente et une brochure d’information patiente remise par le médecin ou le pharmacien. Enfin, pour les antiépileptiques ayant un risque non avéré, on resterait sur une délivrance classique en liste I ou II.
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