La controverse sur l'utilisation - ou non - de l'aspirine dans la prévention primaire n'en finit pas. Le prestigieux « Journal of the American Medical Association » (JAMA) a publié mardi une méta-analyse sur la question, et apporte une réponse pour le moins mitigée.
Les dernières études menées ne plaidaient pas en faveur de l'aspirine en prévention primaire, que ce soit ASCENT sur 15 480 diabétiques de types 1, ARRIVE sur 12 546 patients à risque cardiovasculaire modéré mais non diabétiques (lire notre article « abonné »), ou ASPREE chez 19 114 sujets âgés à faible risque (lire également notre article « abonné »). Au contraire, des études plus anciennes se montraient plutôt favorables à l'aspirine en prévention primaire. Pour trancher la question, le JAMA a colligé les résultats des « 13 meilleurs essais cliniques sur le sujet réalisés de 1988 à 2018 », regroupant un total de 164 225 patients. Résultat : la réponse est toujours aussi partagée.
D'un côté, l'aspirine montre un bénéfice de réduction du risque d'AVC et de crise cardiaque chez des personnes sans antécédent. Mais de l'autre, son utilisation entraîne une faible augmentation du risque hémorragique grave. Côté mortalité, les chercheurs notent qu'elle n'a pas d'impact, ni dans un sens, ni dans l'autre. Quant au lien entre aspirine et réduction du nombre de cancer, la méta-analyse n'en trouve pas trace alors que de plus en plus d'études ont montré un bénéfice appuyé de l'aspirine dans ce cadre, en particulier dans le cancer colorectal. En conclusion, la prescription en prévention primaire doit se faire au cas par cas, en fonction de l'ensemble des risques que présente le patient. Une façon de conclure, comme le souligne « Le Quotidien du Médecin » sur « l'absence de dogme médical ».
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