SELON L’ANALYSE de registres américains des cancers sur une période de 13 ans, le taux de mastectomies bilatérales pour cancer du sein au stade précoce est passé de 2 % en 1998 à 12,3 % en 2011, soit une augmentation annuelle de 14,3 %. En revanche, le taux de mortalité n’est pas meilleur que dans l’option alternative, traitement conservateur associé à la radiothérapie.
Les doubles mastectomies ont considérablement augmenté aux États-Unis. Les raisons restent un peu obscures. L’une des explications avancées est la plus large utilisation des tests diagnostiques sensibles, IRM ou tests génétiques dépistant les gènes BRCA1 et BRCA2. Son bénéfice en termes de survie n’est pourtant démontré que dans certains sous-groupes de femmes, celles porteuses de mutations BCRA1/2 ou ayant de nombreux antécédents familiaux. L’acte n’est pas anodin, une mastectomie pour un cancer unilatéral du sein peut avoir des complications esthétiques, sexuelles voire économiques. Les auteurs ont donc estimé qu’il était temps de comprendre cette large utilisation et ses bénéfices.
Étude auprès de 189 000 patientes.
Le travail réalisé par Allison W. Kurian (Université de Standford, Californie) qui vient d’être publié dans le « Journal of American Medical Association » a comparé sur une population de 189 734 patientes, les trois options thérapeutiques dans les cancers du sein à un stade précoce : le traitement conservateur avec radiothérapie, la mastectomie unilatérale, le recours à la mastectomie bilatérale, et leur taux de décès. Les auteurs observent ainsi une nette augmentation des mastectomies bilatérales au cours de la période étudiée, entre 1998 et 2011, + 17, 6 % chaque année chez les femmes jeunes, de moins de 40 ans. En revanche, toujours sur cette période d’étude, cette solution chirurgicale n’a aucun bénéfice sur le traitement conservateur en termes de mortalité, les taux sont semblables alors qu’ils augmentent en cas de mastectomie unilatérale. Les populations n’étaient toutefois tout à fait les mêmes, puisqu’aux États-Unis, le recours à la mastectomie bilatérale est le choix plutôt de femmes non Hispaniques, blanches, assurées auprès de compagnies privées alors que la mastectomie unilatérale est plus fréquente chez les femmes d’origine hispanique, ou asiatique, mal assurées, et traitées dans les hôpitaux plutôt que dans des centres anticancéreux spécialisés.
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