LE PASS’CONTRACEPTION serait-t-il condamné avant même d’avoir vu le jour ? « Nous ne le souhaitons pas car, dans le principe, cette initiative est bonne. Mais en l’état, c’est mal barré ! » Patrick Zeitoun ne mâche pas ses mots. Depuis quelques jours, le représentant USPO* à l’URPS** d’Ile-de-France ne décolère pas. « Nous allons recevoir aujourd’hui des demandes dans nos officines et, dans de nombreuses situations, nous ne saurons pas quoi faire », souligne-t-il. De fait, si la communication grand public sur l’initiative francilienne est bien passée, les pharmaciens regrettent de ne pas avoir été consultés quant aux modalités de sa mise en œuvre dans leurs officines. Aux origines du projet, un différend entre l’Ordre national des pharmaciens et la région Ile-de-France à propos de la diffusion des dépliants aux 5 000 officines parisiennes avait quelque peu rafraîchi les relations entre les deux institutions.
Des questions en suspens.
Le problème, explique en substance Patrick Zeitoun, c’est que, depuis cet incident, les pharmaciens n’ont plus été consultés du tout sur les modalités de mise en œuvre du Pass’Contraception. La signature d’une convention s’imposait, or c’est justement le type de démarche que les URPS peuvent assumer, insiste-t-il. « De nombreuses questions restent aujourd’hui sans réponses : que faire lorsqu’un jeune se présente 2 mois et 29 jours plus tard pour une seconde délivrance alors que le Pass n’en permet qu’une seule par trimestre ? Comment allons-nous faire face aux Pass falsifiés qui ne manqueront pas d’arriver dans nos officines ? Quid du traitement des impayés et des contentieux ? De même, quels seront les délais d’envoi des chèques Pass’Contraception, et les délais de règlement aux pharmaciens ? » Dans une circulaire adressée le 26 avril dernier à ses adhérents, le président de l’Union des pharmaciens de la région parisienne (UPRP) dresse la liste des incertitudes qui planent encore sur le dispositif. « En l’absence de toute convention signée entre la profession et la région Île de France, nous sommes réservés sur ce type d’opérations unilatérales, significatives du peu de considération accordée à notre profession. » L’expression de cette mauvaise humeur semble avoir été comprise puisque Patrick Zeitoun et Jean-Jacques Desmoutis, président du Conseil régional d’Île-de France de l’Ordre des pharmaciens, seront reçus cet après-midi par un représentant de la région. À suivre.
** Unions régionales de professionnels de santé.
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