Faire mariner la viande rouge avec des extraits aqueux d’olive et de raisin, riches en antioxydants, se révélerait efficace pour réduire le risque de cancer du côlon.
Pas plus de 500 g de viande rouge par semaine : telle est la recommandation (de l’OMS et de l’INCa*) pour limiter le risque de cancer colorectal. Cependant, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) proposent une autre solution aux gros mangeurs de viande pour limiter ce risque : il s’agit de la faire mariner dans des extraits aqueux d’olive et de raisin avant de la consommer.
Une étude, publiée le 28 juin 2018 dans la revue « Cancer Prevention Research », vient appuyer cette hypothèse. Menée chez des rats et des souris, ce travail a montré qu’une telle préparation de la viande a permis de diminuer efficacement la cancérogenèse colorectale et l’oxydation des lipides dans les contenus fécaux. « De la même manière, chez l’homme, cette marinade permet de limiter l’augmentation de l’oxydation des lipides polyinsaturés des contenus fécaux chez des consommateurs volontaires sains et ceci sans que l’acceptabilité organoleptique du produit soit altérée », rapportent les chercheurs.
Mais comment expliquer cet effet protecteur de la marinade ? Tout d’abord, il faut savoir que c’est la présence de fer héminique dans la viande rouge qui augmente le risque de cancer colorectal. En effet, le fer héminique oxyde les lipides polyinsaturés des viandes rouges, et conduit à la formation de composés délétères pour les cellules épithéliales coliques. « Ces réactions chimiques ont été identifiées récemment. Elles suggèrent que l’on pourrait abaisser le risque cancéreux des produits carnés en les enrichissant en antioxydants », expliquent les chercheurs. D’où leur idée de faire mariner la viande rouge dans des extraits d’olive et de raisin, qui sont riches en composés antioxydants (resvératrol et hydroxytyrosol). « Cette méthode permet de profiter de l’intérêt nutritionnel de la viande rouge (apport en acides aminés et protéines, en vitamine B12) sans augmenter les risques associés », concluent-ils.
* OMS, Organisation mondiale de la santé et INCa, Institut national du cancer.
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