RÉCEMMENT, des chercheurs ont montré que les cellules souches cancéreuses sont les plus résistantes aux chimiothérapies conventionnelles. Les résultats d’un nouvel essai préclinique coordonné par le Dr Christopher Heeschen ( Madrid) montrent que la metformine a un effet tueur sur les cellules naissantes peu différenciées alors que, sur les cellules plus matures, l’antidiabétique stoppe la croissance. Les cellules cancéreuses prétraitées par la metformine deviendraient plus sensibles aux altérations métaboliques induites par l’activation de l’AMPK. Des essais cliniques avec la metformine vont être mis en place. Mais d’ores et déjà, un essai a été conduit à des stades très avancés et les résultats sont en attente.
À ce même congrès, d’autres travaux ont fait état de résultats encourageants avec des thérapies ciblées.
L’association de fortes doses d’erlotinib au bevacizumab/capecitabine + radiothérapie donne des résultats encourageants selon les résultats d’un essai de phase I (Christopher H. Crane, Houston) ; 17 patients atteints de cancer pancréatique localisé, non résécable, ont été inclus dans ce protocole associant la radiothérapie à cette triple chimiothérapie entre mars 2008 et octobre 2010. Deux patients ont reçu de 1 à 4 fois la dose d’erlotinibe, et 9 patients, 5 fois, avant résection chirurgicale. La survie a été prolongée de 23,6 mois depuis le diagnostic. Aucune toxicité forte –?grade 4 à 5 – n’a été observée.
L’association d’une prodrogue, le TH-302 (Threshold), à la radiothérapie est une autre piste thérapeutique développée dans le cancer du pancréas. Cette prodroque se transforme en produit actif dans les cellules tumorales hypoxiques. Après conversion, les cellules hypoxiques sont exposées à la toxicité de ce nouvel anticancéreux. Au cours d’essais précliniques, Lohse et coll. ont testé TH-302, à la dose de 50 mg/kg, seul et/ou associé à la radiothérapie sur 7 modèles murins de cancers pancréatiques. L’association TH-302 et radiothérapie diminue la croissance des xénogreffes ayant une hypoxie moyenne ou élevée. En revanche, les auteurs n’observent aucun effet sur les tumeurs non hypoxiques.
Le vismodegib, un inhibiteur de la voie de signalisation intracellulaire hedgehog, qui vient d’obtenir aux États-Unis un agrément dans le carcinome basocellulaire, est également une piste thérapeutique dans le cancer pancréatique. Associé à une chimiothérapie standard à base de gemcitabine, le vismodegib administré chez des patients naïfs avec un cancer au stade avancé entraîne un taux de survie sans progression de 50 % à 3 mois.
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