Les gynécologues français s'inquiètent de la baisse du dépistage du cancer du sein qui conduit des patientes à consulter trop tard.
« Le dépistage organisé a baissé de façon historique ces derniers mois », déplore le Pr Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Le spécialiste s’inquiète surtout de la défiance grandissante envers la mammographie, une défiance qui touche, de la même façon, la vaccination. « Le discours ambiant, c'est que la mammographie représente un danger. Avant, on n'était jamais confronté à ça, souligne le Dr Espié (hôpital Saint-Louis à Paris). Pourtant, le diagnostic du cancer du sein à un stade précoce reste vital. Cela permet de repérer des tumeurs plus petites, et donc plus facilement guérissables, sans mastectomie ou chimiothérapie. »
Mais les idées reçues ont la peau dure. Ainsi, le premier danger relayé sur Internet et les réseaux sociaux est que la mammographie provoquerait elle-même des cancers, en raison d'une trop forte irradiation. « Ce risque est infime », objecte le radiologue Jean-Yves Seror. Selon lui, « faire une mammographie tous les ans entre 40 et 80 ans augmenterait le risque de cancer du sein de 0,03 % seulement ». Seconde critique : il existe un risque de surdiagnostic, que reconnaît d’ailleurs le CNGOF. Toutefois, « les avantages du dépistage dépassent largement ses inconvénients, en permettant d'éviter 20 % des décès », avance le CNGOF. Ce chiffre est cependant contesté par certains professionnels de santé, qui estiment que certains cancers qui n’auraient pas évolué sont traités à tort. Pour le Pr Mathelin « il est important d'écouter les polémiques, et on peut encore améliorer le dépistage. Mais il ne faut pas que tout le message soit mal compris ».
Avec l'AFP.
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