Cancérologie : les labos américains fans des données françaises

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Publié le 09/07/2015

Les compétences de la France en cancérologie ne sont plus à démontrer. Cette réputation méritée vient de pousser la première chaîne de laboratoires d’analyse médicale américaine à s’offrir un accès aux bases de données françaises. Quest Diagnostic obtient donc le droit d’accéder aux données développées par l’INSERM, Unicancer et plusieurs hôpitaux universitaires qui recensent les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 prédisposant aux cancers du sein de plus d’une centaine de milliers de personnes. En contrepartie, Quest Diagnostic apportera ses propres données et financera l’entretien et la mise à jour des bases de données françaises. La chaîne américaine précise : « Nous avons commencé à tester les bases françaises en septembre 2013, et l’homogénéité et la qualité des données nous a convaincus de leur intérêt. » « Le Figaro », qui dévoile cette information, indique que le montant de la transaction reste inconnu mais « devrait apporter une bouffée d’oxygène à ces institutions publiques françaises sous pression ». Le journal rappelle que l’exploitation commerciale des connaissances scientifiques sur les gènes BRCA1 et BRCA2 était bloquée à cause de la société Myriad Genetics, qui avait déposé des brevets sur ces gènes pour constituer « sa propre base de données jalousement protégée ». Les brevets ont été attaqués par l’Institut Curie et d’autres institutions, ils ont été invalidés en 2008 par l’Office européen des brevets, puis en 2013 par la Cour Suprême des États-Unis, ouvrant la voie à la concurrence.