« Ici, on ne délivre pas de traitement substitutif aux opiacés » : c’est ce type de message qui a été affiché dans trois officines d’Ile-de-France.
Ce comportement non déontologique a été rapporté, il y a un mois et demi, à Martial Fraysse, président de l’Ordre des pharmaciens d’Ile-de-France, qui ne compte pas en rester là. « J’ai prévenu ces titulaires qu’ils ont un devoir de dispensation envers les malades dont les documents sont en règle, insiste le président de l’Ordre régional. Autrement dit, il n’est pas possible de refuser une délivrance de traitement substitutif aux opiacés (TSO) qui est conforme. » Ce message étant passé, l’Ordre des pharmaciens n’a pas souhaité entamer tout de go une procédure disciplinaire. « Nous avons lancé une conciliation avec ces pharmaciens. Des rapporteurs ont été nommés et vont être reçus par les titulaires concernés », avance Martial Fraysse. Ce dernier s’offusque toutefois de l’attitude de ces confrères. « Le maillage territorial existe, c’est pour répondre à toutes les demandes de santé de la population, s’insurge-t-il. Notre métier est complet et non partiel : on ne peut pas avoir des officines refusent de délivrer des TSO et d’autres qui se spécialisent uniquement dans cette dispensation. »
Frilosité ?
Malgré ce discours, on peut constater que l’Ordre des pharmaciens reste frileux quand il s’agit de condamner les fautifs : « Je n’ai jamais entendu parler de sanctions ordinales envers les pharmaciens qui refusent de délivrer des TSO », souligne Fabrice Olivet, directeur de l’association ASUD (Auto Support des Usagers de Drogues), lors d’une journée organisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur les TSO en France. Alors qu’à l’inverse, « bon nombre de patients sous TSO rapportent avoir été verbalisés pour une attitude non correcte envers un pharmacien. Il serait temps que les deux parties soient rendues responsables de leurs actes », souligne le directeur d'ASUD, en saluant néanmoins la démarche proactive de Martial Fraysse.
En réponse à Fabrice Olivet, René Paulus (président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Lorraine) a indiqué qu’aujourd’hui, les « bonnes pratiques de dispensation des médicaments dans les pharmacies d’officine, publiées en 2017, sont opposables en cas de pratiques non déontologiques ».
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