Selon une étude australienne, le sildénafil (Viagra) administré à la femme enceinte au moment de l'accouchement diminuerait sensiblement le recours en urgence à une césarienne.
Une étude parue le 21 janvier dans l'« American Journal of Obstetrics and Gynecology », montre que des femmes enceintes auxquelles on a administré du sildénafil ont deux fois moins de risque de devoir subir une césarienne d’urgence.
L'essai s'est déroulé au Mater Mothers' Hospital de Brisbane (Australie), entre septembre 2015 et janvier 2019. En pratique, les chercheurs ont donné du citrate de sildénafil (Viagra), à 150 femmes enceintes et des comprimés placebo à 150 femmes en début de travail. Les participantes étaient âgées de 18 à 50 ans, vivaient une grossesse saine et prévoyaient un accouchement vaginal. Les scientifiques leur ont administré des doses toutes les heures, allant de 50 milligrammes à 150 milligrammes.
Le Viagra aurait réduit de 51 % le risque de césarienne en urgence et de 43 % celui d'anomalie du rythme cardiaque fœtal, signe de souffrance fœtale. Comme il le fait pour le pénis des hommes, le médicament augmenterait le flux sanguin vers le placenta. Un résultat d'autant plus prometteur que la proportion des césariennes d'urgence évitables en France est estimée par la Haute Autorité de santé à 70 %.
Problème, les chercheurs ont identifié dans le sang du cordon des produits ou des sous-produits de dégradation du citrate de sildénafil, ce qui ne serait pas sans conséquence sur la santé de l’enfant. Un essai plus important sur une cohorte de plus de 3 000 femmes sera donc mené dans 16 hôpitaux australiens.
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